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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/344

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Dans la troisième, les bois dont les taillis présentent à vingt-cinq ans une hauteur de quinze à vingt-cinq pieds. Dans cette classe, les bois ne prennent plus de hauteur, lorsqu’ils sont âgés de vingt-cinq à quarante ans.

Ce sont les bois croissant dans des terrains de moyenne qualité.

Dans la quatrième, les bois dont les taillis présentent, à vingt-cinq ans, une hauteur de trente à quarante pieds. Les taillis de cette classe prennent encore de la hauteur, de quarante à quatre-vingts ans, et même à cent ans.

Ce sont les bois croissant dans des terrains d’une qualité supérieure à la moyenne.

Enfin, dans la cinquième, les bois dont les taillis, à vingt-cinq ans, présentent une hauteur de quarante à cinquante pieds. Les bois de cette classe prennent encore de la hauteur à cent vingt ans, et quelquefois même au dessus de cet âge.

Ce sont les bois croissant dans les terrains les meilleurs.

Section III. Aménagement des bois des différentes classes. D’après notre classement des bois, leur aménagement n’est plus difficile à déterminer, puisque, théoriquement parlant, il doit être fixé par l’âge de maturité des bois de ces différentes classes.

Mais, dans la pratique, ou est encore obligé de le combiner avec les besoins locaux et la jouissance des propriétaires, de manière que, sans compromettre l’approvisionnement de leurs successeurs, ils puissent retirer annuellement de leurs bois le plus grand revenu possible.

C’est d’après ces considérations que nous avons déterminé leur aménagement le plus avantageux, ainsi qu’il suit.

Les bois de la première classe, cessant de s’élever entre quinze et vingt-cinq ans, devroient être aménagés à ces âges ; mais nous avons remarqué qu’en général il n’y a que de petites parties de forêts, comparées au tout, qui soient sur les plus mauvais terrains, et que, lorsqu’on coupe les bois de cette classe au dessous de vingt ans, ils ne donnent point de graines pour les repeuplemens. C’est pourquoi nous fixons leur aménagement à vingt-cinq ans, sauf les exceptions dont il sera parlé ci-après.

Pour obtenir dans cet aménagement des graines qui puissent repeupler et remplacer les souches qui s’éteignent, on réservera, par arpent, sur les bois de cette classe, vingt-quatre baliveaux que l’on abattra à la coupe suivante.

Les bois de la seconde classe cessant de s’élever, de vingt-cinq à trente ans, leur aménagement sera fixé à vingt-cinq ans.

Lors de leur coupe, on réservera, par arpent, sur les bois de cette classe, 1°. vingt-deux baliveaux de l’âge du taillis ; 2°. quatre arbres de deux âges ; 3°. un arbre de trois âges, si on y en trouve de cet âge qui présentent une végétation encore assez forte pour pouvoir être conservés.

Les bois de la troisième classe seront aménagés, 1°. À trente-cinq ans, si le chêne, ou le hêtre, ou le frêne, ou le châtaignier, ou tous ensemble y sont en quantité dominante ; 2°. à trente ans, lorsqu’ils sont peuplés des autres essences.

À chaque coupe, on réservera, par arpent, sur les bois de cette classe, 1°. dix-sept baliveaux de l’âge[1] ; 2°. huit arbres de deux âges ; 3°. quatre de trois âges ; 4°. deux de quatre âges.

Les bois de la quatrième classe seront aménagés, 1°. à cinquante ans, si les meilleures essences y dominent en quantité ; 2°. À quarante ans, lorsqu’elles y seront en minorité.

  1. Le dix-septième baliveau est ici de surérogation, et il est destiné à remplacer ceux qui périssent pendant l’exploitation.