Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

classe pour l’établir en futaies pleines éclaircies, cette opération bonifieroit encore la feuille de ces bois de trente à trente-cinq sous.

Nous avons été plus loin : bien que nous ayons mis toute notre attention à ne forcer aucun de nos produits, nous avons cru devoir réduire encore les résultats de nos calculs, dans la crainte qu’ils ne parussent exagérés. Nous avons donc diminué les produits des taillis d’un tiers, et ceux des futaies d’un sixième ; et, malgré ces diminutions considérables, nous trouvons encore, pour le prix moyen de la feuille des bois nationaux, une valeur de 34 liv. 1 sou 8 deniers, et pour différence en faveur de notre système d’aménagement, 26 liv. 15 sous 11 deniers.

Cette différence est encore si grande que, d’abord, elle paroît incroyable ; mais, en y réfléchissant, on apperçoit bientôt qu’elle est justifiée, 1°. par le mauvais état actuel d’une partie des bois nationaux, occasionné par les anticipations des coupes, par la destruction des futaies sur taillis et sur gaulis, et par le pillage des bois et le pâturage des bestiaux pendant la révolution ; 2°. par les mauvais aménagemens prescrits par l’ordonnance de 1669. (De Perthuis.)


Bois, (Toucher au) expression dont les chasseurs se servent pour désigner l’action des cerfs, des chevreuils et des daims, qui se frottent la tête contre les rochers et les arbres, pour faire tomber la peau velue dont leurs bois sont recouverts, lorsqu’ils commencent à pousser. (S.)


BONTÉ, (Hygiène vétérinaire.) La beauté a ses limites, et les formes les plus séduisantes se rencontrent quelquefois dans un cheval, sans les qualités essentielles. Chaque animal n’a qu’une certaine mesure de perfection ; le moins imparfait est celui qui réunit le plus de qualités principales. Tout homme qui veut acquérir un bon cheval ne recherche point une tête, une encolure élégantes, une robe brillante : il faut, au contraire, se garder de se laisser séduire par des qualités peu importantes, faire abstraction de ces apparences trompeuses, et ne considérer que les parties essentielles pour le service auquel on le destine.

Après le coup d’œil général, qui a pour objet de juger le cheval sous le rapport de la taille, du volume, etc., coup d’œil qui se donne en un instant, il est indispensable d’examiner particulièrement les parties les plus intéressantes dans les chevaux de selle, et surtout dans les chevaux de trait. La tête et l’encolure doivent être plutôt petites que trop fournies ; le dos légèrement plus bas que la croupe ; le ventre soutenu, cylindrique ; le corps modérément long ; les membres courts et larges, secs, ou sans empâtement. Il faut que les paturons soient plutôt courts que trop longs, et ne se rapprochent pas trop de la terre dans leur appui ; dans les membres antérieurs, l’épaule doit être modérément fournie, et plutôt un peu saillante que trop plaie. Les canons ne doivent être ni grêles, ni trop massifs ; le tendon, qui est en arrière, doit être presqu’autant écarté du canon près du genou, que dans sa partie inférieure ; il faut que les parties latérales de l’ongle du pied ne s’écartent que très-légèrement l’une de l’autre dans leurs parties inférieures ; ce qui a lieu dans les pieds plats, dans les pieds combles ; que les talons ne soient point trop inclinés et trop serrés ; ce qui les expose à devenir facilement douloureux ; enfin, le canon, le genou et l’avant-bras, vus en avant et de côté, doivent être d’aplomb, suivant la même ligne, dans le repos.

Pour les membres postérieurs, la