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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/43

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De la pratique de l’Agriculture.
Voyez le troisième Tableau.

La pratique de l’agriculture se compose de deux sortes de connoissances, les unes que l’on acquiert par les yeux, et les autres par l’exercice.

Dans la première sorte de ces connoissances doivent être placées, 1°. celle des outils, instrumens, ustensiles, machines, fabriques et substances employées dans les différentes espèces de cultures ; 2°. ensuite celle de l’usage de chacun de ces objets, leur mérite relatif, et la manière de s’en servir ou de les employer ; 3°. et enfin celle des différens procédés, recettes et manipulations employées dans les diverses sortes de cultures. Ces connoissances exigent de la mémoire, de l’intelligence et de la réflexion. Elles s’acquièrent par l’inspection des objets, par l’examen que l’on en fait, et par la lecture des ouvrages qui traitent de leurs usages ; et, plus ordinairement, par l’exemple de l’emploi qu’on en voit faire à un cultivateur praticien.

Les connoissances qui s’apprennent par l’exercice sont celles qui ont pour objet les travaux de culture, dégagés de tout ce qui tient à la théorie, et restreints à ce qui est purement mécanique. Ce sont les défonçages, les labours, les semis, les binages, les arrosemens et autres travaux de cette espèce, auxquels on peut ajouter les opérations de culture, telles que les plantations, les marcottes, la taille et le palissage des arbres fruitiers, les récoltes et les greffes qui demandent seulement plus d’habileté dans les mains. Ces connoissances pratiques exigent de la jeunesse, de la santé et de la force dans ceux qui veulent les posséder toutes. Mais on ne les acquiert, jusqu’à un