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par des bandes, les parties de sa main ou du bras où il auroit quelques blessures ou quelques boutons. Il s’onidra les mains de graisse ou de suif, et redoublera d’attention pour ne point se blesser avec les instrumens qui auront servi à l’opération ; on n’enlèvera point la peau, on la tailladera sur le corps même.

On se savonnera les mains, on les lavera avec de l’eau vinaigrée, après chaque opération ou pansement.

Si l’opérateur se blesse, il s’empressera d’enlever les environs de sa blessure avec un instrument étranger à l’opération, de la laver avec de l’eau acidulée, et d’y appliquer le cautère actuel ou potenliel.

2°. Pour les animaux. Les animaux sains seront séparés des malades, autant que les localités le permettront. Les personnes qui saigneront les uns, devront se garder d’approcher des autres et de leur porter la maladie. Les chiens errans seront tués.

Les fumiers seront brûlés chaque jour tout près des habitations mêmes.

Les cadavres des animaux morts ne seront point traînés sur la terre, mais emportés sur des charrettes et par des animaux d’espèce différente, autant qu’on le pourra.

Les charrettes seront nettoyées ensuite.

Les bêtes seront enterrées dans des fosses de huit pieds de profondeur, faites à cent toises des habitations.

On enterrera le sang sorti de ces animaux, ainsi que la terre qui auroit été souillée de leurs débris.

On bâtira les couches de terre remises dans la fosse pour empêcher les exhalaisons, et l’exhumation par des chiens ou d’autres animaux carnassiers. (V. Désinfection, Acide muriatique.) Ch. et Fr.)


CHARRUE. (Voyez Instrumens aratoires.)



CHASSE. Les peuples sauvages ou à demi-civilisés ne chassent que par besoin ; les peuples policés chassent par amusement : les premiers mettent en usage les moyens les plus simples et les plus prometteurs pour se procurer la quantité de gibier nécessaire à leur subssistance ; les seconds prolongent un exercice qui leur plaît, font naître des difficultés, pour se donner le plaisir de les vaincre, s’environnent d’un grand appareil, et ont fait de la chasse un art et, presque une science qui a ses élémens, ses règles, son langage et son luxe. Chez les uns, surprendre et mettre à mort les animaux sauvages est le seul but de la chasse ; chez les autres, tuer le gibier paroît souvent ignoble : on l’attaque, on le poursuit, ou démêle et l’on tronpe ses ruses, ou ne le quitte point, quelque rapide que soit sa course, on le presse pendant des heures et des journées entières, jusqu’à ce qu’excédé de fatigue, il cesse de fuir, tombe et expire de lassitude. À considérer philosophiquement ces deux manières de chasser, certes, l’avantage n’est pas du côté de l’homme civilisé, à qui l’on seroit en droit de reprocher un excès d’insensibilité, un raffinement de barbarie que ne montre point l’homme de la nature ; mais de pareils rapprochemens n’entrent pas dans le plan de cet Ouvrage, et je n’ai point à faire ici ni l’éloge, ni la satire de la chasse.

Le goût de la chasse est aussi généralement qu’anciennement répandu ; l’histoire nous représente les peuples de l’antiquité passionnés pour cet exercice. Xénophon composa les Cynégétiques, afin de rappeler les Athéniens, épuisés par la guerre du Péloponèse, à ce goût de la chasse qui avoit signalé leurs aïeux, et de les tirer de la léthargie dans laquelle ils étoient plongés ; mais alors c’étoit moins un simple amusement qu’un apprentissage du métier des armes, qu’une véritable image de la guerre. À Rome, la