Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/47

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convient à chacune, et les moyens de la répandre. Nous commencerons par la classe la plus nombreuse.

Des moyens de répandre les connoissances agricoles et de les perfectionner.

On sait avec quelle facilité les enfans des plus simples villageois apprennent une infinité de choses qu’ils ne peuvent comprendre, et qu’ils ne comprendront jamais, et qui ne servent le plus souvent qu’à leur rendre le jugement faux. Au lieu de les charger ainsi de provisions, tout au moins inutiles, pourquoi ne leur feroit-on pas connoître, dès leur enfance, tous les objets d’économie rurale et domestique qu’ils peuvent voir et toucher, tels que les outils, les instrumens, les substances, les machines, les végétaux et les animaux qui sont du domaine de l’agriculture ? À cet âge, tout ce qui tombe sous les sens frappe et se retient toute la vie. En même temps, pour exercer leur mémoire et développer leurs facultés intellectuelles, on pourroit leur donner les élémens de la lecture, de l’écriture, et leur faire apprendre par cœur un catéchisme raisonné d’économie rurale. Cet ouvrage, très-difficile à exécuter, et qui manque absolument, devroit être basé sur les principes de la saine physique, ne contenir que des faits démontrés, et aucune proposition abstraite. Ils l’apprendroient d’abord sans le comprendre ; mais à mesure qu’ils avanceroient en âge, ils trouveroient à faire l’application de ces principes qui, commentés avec discernement dans des ouvrages à leur portée, sous la forme d’almanachs, leur donneroient des connoissances exactes et durables sur l’objet le plus essentiel à leur existence et à leur bonheur.

Un catéchisme et des almanachs, voilà les moyens d’instruc-