Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/48

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tion qui conviennent aux journaliers et aux petits cultivateurs des campagnes, qui forment la dernière classe des agriculteurs.

À ceux de la seconde, donnez des livres de pratique, basés sur la théorie la plus exacte ; mais ayez pour les cultivateurs de la première classe des livres de théorie, fondés sur un très-grand nombre de faits, puisés dans la pratique de l’agriculture de toutes les parties du monde, dans la physiologie végétale, dans la chimie pneumatique et dans la physique générale.

Les agronomes qui voudront posséder toutes les branches de l’économie rurale, devront avoir, en outre, des connoissances de botanique, de mathématiques, de géographie, de géologie, de la science agricole, de la législation rurale et de l’économie politique. Voilà pour les savans.

On voit donc que, quelque étendue que soit cette science, quelle que soit la multitude de connoissances qu’elle exige, il n’est rien moins qu’impossible d’en répandre les résultats dans les campagnes.

Mais, pour faire marcher d’un pas égal la théorie et la pratique, compléter le perfectionnement de la science, la maintenir dans un état prospère, et lui faire faire des progrès rapides, il conviendroit d’établir autant de fermes expérimentales qu’il existe de bassins naturels sur le sol de la France, ou tout au moins, quatre principales, qui seroient placées vers le centre de chacun des quatre climats qui divisent le territoire de la République.

Ces fermes, ou plutôt ces écoles de pratiques et d’expériences, dont l’étendue, la division, la variété des sites et l’organisation doivent être en rapport exact avec l’objet auquel elles sont destinées, devroient être dirigées par des hommes de la chose, par de bons praticiens dans les différentes branches de l’économie rurale, et qui réuniroient à la faculté d’exprimer clairement