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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/477

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qués, est de changer tellement la nature de ces fluides, que leurs propriétés médicinales sont détruites en partie. On sait ce qui arrive à certaines préparations pharmaceutiques, telles que les décoctions et les médecines, lorsque, pour les clarifier, on a recours au blanc d’œuf et à la chaleur ; car alors elles sont presque sans effet, si on n’a pas eu soin de doubler la proportion des objets qui doivent entrer dans leur composition. Lewis a observé que cette opération enlevoit toutes les propriétés au sirop diacode.

Telles sont les observations que j’ai cru devoir recueillir sur la clarification ; mon dessein, en les communiquant, a été de prouver qu’une pareille opération, quoique simple en apparence, ne peut pas être indifféremment pratiquée ; et que, dans le nombre des procédés qu’on emploie ordinairement, beaucoup ne présentent pas des résultats aussi satisfaisans les uns que les autres. Il convient donc de ne se déterminer, pour le choix, que d’après la nature des matières qu’on traite. (Parmentier.)


CLAUDICATION, BOITERIE, (Maladies des animaux.) Les claudications se décèlent par des positions ou des mouvemens auxquels l’animal est déterminé machinalement, pour s’épargner la douleur toute entière, ou la réduire au moindre degré possible.

Il y a plusieurs degrés dans l’action de boiter : si le membre boiteux porte le corps seulement avec un peu moins de franchise que dans la santé, on dit que le cheval feint. Si le membre n’est capable de soutenir qu’une très-petite partie de la masse, c’est ce qu’on appelle boiter tout bas. Enfin, si la douleur très-vive empêche totalement un membre d’appuyer sur le sol, on dit que l’animal marche à trois jambes.

Les claudications sont fréquentes, sur-tout dans les chevaux, et les jugemens à porter en cette matière sont du nombre des choses les plus difficiles de l’hyppiatrique, quand le siège du mal ne se montre pas clairement par des plaies, des tumeurs, des fractures, des luxations, une douleur provoquée par le tact. Un esprit juste, joint à un coup d’œil rapide et à des occasions multipliées de voir des chevaux boiteux, peut seul procurer le talent de prononcer sans tâtonnement qu’un cheval est boiteux, de quel membre il boite, et quel est le siège du mal. Encore est-il des cas très-difficiles pour les personnes mêmes qui se sont le plus occupées de cet objet.

Nous allons tâcher d’établir des principes pour aplanir une partie des difficultés.

Examen du cheval boiteux dans le repos et en station. Le cheval boiteux soulage le membre souffrant en chargeant les membres sains de tout le poids du corps, et en portant le membre douloureux soit en arrière, mais le plus souvent en avant ; ce que les maquignons appellent faire des armes ou montrer le chemin de Saint-Jacques.

Si l’on mesure le membre malade dans une attitude où il ne soit ni plus en avant, ni plus en arrière que son pareil, il paroît avoir plus de longueur, parce qu’une plus grande partie du poids du corps étant renvoyée sur le membre sain, ferme dans celui-ci les angles de ses pièces articulées, et permet que les angles du membre malade aient une plus grande ouverture. Par la même raison, quand c’est le membre postérieur qui est douloureux, et qu’il supporte une légère partie du corps, la hanche à laquelle il appartient est plus élevée que l’autre ; elle est plus basse si le membre est dans un état complet de relâchement.

Dans la plupart des claudications, sur-tout celles qui ne sont pas anciennes, on découvre encore le siège du mal en