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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/508

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3, Passage sous le colombier.

4, Escalier du colombier ; dépôt de la fiente de pigeons.

5, Petite cour communiquant an jardin et au verger.

6, Serre du jardinier.

7, Trous à fumier.

8, Fosse aux engrais artificiels.

9, Bergeries supplémentaires.

Les bâtimens nécessaires à l’exploitation d’une ferme de six charrues, que nous supposons placée à six myriamètres de Paris, sont en assez grand nombre pour mériter toute l’attention du propriétaire. Il est de son intérêt de les procurer tous à son fermier, s’il veut retirer de sa ferme la rente la plus avantageuse ; mais, par le renchérissement de la main-d’œuvre, par la rareté de plusieurs matériaux, et par le haut prix de presque tous, un propriétaire seroit bientôt arrêté dans ses projets d’amélioration, s’il n’apportoit dans les constructions rurales l’économie la plus sévère et la mieux entendue. C’est avec cette attention que nous avons rédigé le plan de ferme de grande culture que l’on voit Planche VIII. Nous allons en parcourir les détails, afin de faire voir comment toutes ses parties ont été calculées, et proportionnées aux besoins du fermier, et à ceux de sa culture.

1°. habitation. L’exploitation de la ferme, dont il est ici question, exige de la part du fermier des avances en mobilier, et des frais annuels assez considérables : on les évalue de 12 à 15,000 fr. par charrue. Ces avances lui supposent des facultés pécuniaires relatives, et, par suite, une éducation soignée qui oblige le propriétaire à le loger proprement, et commodément.

C’est par cette raison que nous lui avons procuré un logement commode, composé, 1°. d’un vestibule contenant l’escalier qui fait communiquer à la cave et aux étages supérieurs ; 2°, une cuisine, avec sa dépense, assez grande pour les besoins de son ménage ; 3°. une chambre à coucher, avec sa garde-robe ; 4°. un cabinet pour le fermier, pouvant servir de salle de compagnie, avec un arrière cabinet pour loger ses filles, s’il en a ; 5°. une buanderie de l’autre côté de l’escalier, avec four, et fourneau économique, et une pièce à côté du four pour pétrir le pain : les servantes peuvent coucher dans ce fournil ; 6°. une laiterie voûtée à la suite du fournil, précédée par un vestibule, pour la garantir de la chaleur du fournil, et de celle de l’exposition sud-est ; 7°. dans la partie du premier étage qui est au dessus de la cuisine et de la chambre et du cabinet du fermier, des chambres distribuées pour le logement des enfans mâles du fermier, ou du propriétaire, lorsqu’il vient le visiter, et pour resserrer des légumes secs ; 8°. et dans le grenier au dessus de cette partie du premier étage, des greniers et décharges suffisans pour les autres besoins du ménage.

Cette distribution présente encore d’autres avantages ; toutes les vues principales de l’habitation donnent sur tous les autres bâtimens de la ferme. Le fermier a, de son cabinet, une vue particulière à l’extérieur ; en sorte qu’il ne peut entrer dans la ferme, et dans aucun de ses bâtimens, ni en sortir personne, sans être appercu de l’une ou de l’autre des différentes pièces de l’habitation. Enfin, toutes les différentes parties intérieures de cette habitation sont disposées de manière que la maîtresse de la maison peut inspecter de l’œil ou de la voix jusque dans le fond de sa laiterie. Cette facilité de surveillance, que nous avons procurée au fermier, est particulièrement due à la place que nous avons assignée à la porte d’entrée de sa ferme : par sa position, elle ne coupe point de bâtimens, facilite les communications, et n’interrompt aucunes vues.