Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/509

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2°. Ecuries. La culture de cette ferme occupera environ dix-huit chevaux, sans compter ceux destinés au service personnel du fermier et de sa famille.

Il lui faut donc des écuries saines, commodes, et assez vastes pour pouvoir les loger tous, tant en santé qu’en état de maladie.

On leur procurera la salubrité convenable, en fixant le niveau de leur pavé à environ un sixième de mètre (six pouces) au dessus de celui de la cour ; en lui donnant une pente telle, que les urines des chevaux s’écoulent facilement au-dehors ; en plafonnant leur plancher sur une largeur d’environ deux mètres (six pieds) au dessus des râteliers, afin que les araignées ne puissent point y faire leurs toiles, et que ces toiles, et la poussière dont elles sont chargées, ne tombent pas dans les yeux des chevaux, ni sur leur fourrage ; en donnant à ces planchers une hauteur, sous solives, de trois mètres (neuf pieds) pour les écuries simples, et de trois mètres deux tiers (onze pieds) pour les écuries doubles ; en plaçant les râteliers des écuries dans une position assez verticale pour que les chevaux, en tirant le fourrage à travers les fuseaux, ne puissent pas en faire retomber les graines dans leurs yeux ; enfin, en orientant ces écuries de la manière la plus favorable à la santé des chevaux, et en y pratiquant des airs croisés qui renouvellent constamment l’air dans leur intérieur.

Ces écuries seront commodes pour le fermier, si elles sont placées près de lui, car elles sont pour lui un objet capital de surveillance, et si, par leurs dimensions, les chevaux y sont à l’aise, et faciles à panser.

Ces dimensions sont commandées par le régime adopté pour le gouvernement des chevaux, et par le nombre que l’on veut en loger dans chaque écurie. On construit des écuries de deux, espèces, des écuries simples, et des écuries doubles.

Les écuries simples sont celles qui n’ont qu’un rang de râteliers, et conséquemment dont les chevaux sont placés sur une seule et même ligne.

Les doubles sont celles qui ont deux rangs de râteliers, et dont les chevaux sont placés sur deux lignes. Dans celles-ci, les chevaux sont le plus souvent placés dos à dos ; mais il seroit possible de les y placer nez à-nez.

Les dimensions de toutes les écuries ne peuvent donc pas être les mêmes, et doivent varier suivant leur espèce, et suivant la disposition que l’on veut y donner aux chevaux. Cependant la longueur développée des râteliers, ou ce que nous appelons la longueur des écuries, est à peu près constante, quelle que soit la disposition des chevaux ; elle est absolument relative au nombre de chevaux que l’on veut loger dans chaque écurie. Nous disons à peu près constante, parce que des chevaux plus gros, ou des poulinières, exigent un peu plus de place, pour être à leur aise devant les râteliers, que des chevaux de taille ordinaire. Il est d’expérience, à cet égard, qu’un cheval peut à son aise manger au râtelier, et dormir sur la litière dans un espace d’environ un mètre un tiers (trois à quatre pieds) lorsque les chevaux sont séparés les uns des autres par des barres de bois : mais si, comme dans les écuries de luxe, on les enferme dans des stalles, il faut donner à ces stalles une largeur d’un mètre deux tiers (cinq pieds.) Ainsi, par exemple, si on veut construire une écurie simple pour cinq chevaux, on lui donnera une longueur intérieure de cinq fois un mètre un tiers, (quatre pieds) et de cinq fois un mètre deux tiers (ou cinq pieds) si les chevaux doivent être renfermés dans des stalles. Si on veut construire une écurie pour dix chevaux, on lui donnera une