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économique que dans les écuries et les étables.

Notre ferme de six charrues exigera de cinq à huit cents bêtes à laine pour le service du parc. Les côtes u et x de la Planche VIII indiquent deux bergeries d’hivernage, dont l’une x peut servir à loger particulièrement les mérinos du fermier. Les appentis g, g, sont les bergeries supplémentaires. Ces bergeries sont ici placées, sans aucun inconvénient, à l’exposition sud-est, parce que, dans l’été, saison dans laquelle cette exposition pourroit être préjudiciable aux bêtes à laine, elles sont au parc jour et nuit.

5°. Poulailler. Un poulailler est un bâtiment de peu d’importance pour les fermiers de moyenne culture, parce que l’éducation des poules n’est pas pour eux une branche lucrative d’industrie ; mais il en est autrement dans les pays de grande culture, et principalement dans les environs des grandes villes, ou dans les cantons où les volailles grasses ont de la réputation. Il y faut de grands poulaillers et des chambres à mue, pour faire couver les poules et engraisser les volailles.

L’exposition la plus favorable aux poulaillers est celle du levant et du midi. La chaleur y sera plus précoce au commencement du printemps, et les poules y auront plus tôt l’envie de couver. Ils doivent être soigneusement abrités des vents du nord ; cependant si, pendant les grandes chaleurs, les poulaillers n’étoient pas suffisamment aérés, les volailles y seroient exposées à des maladies pernicieuses.

Leurs dimensions seront déterminées par le nombre de volailles qu’ils devront contenir ; il faut que toutes puissent tenir sur les juchoirs pour y dormir, et que ces juchoirs soient disposés en échelons, de manière que les poules se rendent facilement dans les paniers, ou sur les tablettes destinées à recevoir leurs œufs. Chaque poule tient sur les juchoirs un espace d’un sixième à un quart de mètre (six à neuf pouces.)

Les poulaillers doivent d’ailleurs être construits sainement, et assez bien fermés pour que les ennemis des volailles ne puissent s’y introduire.

Les lettres z et y indiquent la position du poulailler et de la chambre à mue, dans notre plan de ferme de six charrues.

6°. Toits à porcs. Les cochons passent pour les plus sales entre les animaux domestiques, et le besoin qu’ils ont de se vautrer sans cesse dans la fange leur a acquis cette mauvaise réputation. Cependant, il est aujourd’hui reconnu qu’ils ne se vident dans leur toit que lorsqu’ils ne peuvent pas faire autrement, et qu’ils prospèrent d’autant plus, que leur logement est plus sain, et entretenu plus proprement.

L’éducation des cochons est une branche d’industrie très-lucrative pour la moyenne culture ; mais la grande culture n’a pas le temps de s’en occuper : elle se contente d’engraisser annuellement le nombre de cochons qui est nécessaire à sa consommation intérieure.

Les toits à porcs doivent être solidement construits, et leur sol solidement pavé ; car les cochons ont l’habitude de fouiller, et de dégrader leur logement. Il faut aussi leur procurer des ouvertures qui y entretiennent constamment l’air dans un état de salubrité désirable. On doit en disposer les auges, autant qu’il sera possible, de manière à pouvoir y mettre à manger sans être obligé d’entrer dans les toits à porcs, sur-tout lorsque les cochons sont destinés à être engraissés ; mais cette recherche n’est guères praticable que dans les fermes de grande culture, ou dans les basses cours des maisons de campagne, parce qu’elle est assez dispendieuse, et qu’elle