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par une position saine, un orientement convenable, et par l’absence de l’humidité.

L’humidité est l’état de température le plus favorable à la fermentation des grains, et à la multiplication des insectes qui les dévorent.

Il est donc nécessaire de procurer aux chambres à blé et aux greniers, des airs croisés qui en assainissent l’air dans les temps humides, et le rafraîchissent dans les grandes chaleurs.

Il ne faut cependant leur laisser d’ouvertures au midi, lorsqu’on ne peut pas s’en dispenser, qu’en moindre nombre possible ; on les multipliera du côté du nord, parce que c’est l’exposition la plus salubre qu’on puisse donner à ces chambres et greniers.

On y diminuera les ravages des souris, par un entretien exact de leur carrelage, et en garnissant sa jonction avec les murs, d’un rang de briques ou de carreaux chanfreinés, scellés avec un mortier composé de chaux, de sable, de plâtre et de verre pilé, de manière à ne laisser, entre les murs et le carrelage, aucune prise à ces animaux pour pouvoir s’y loger.

Enfin, on garantira les grains déposés dans les chambres et greniers des pillages des oiseaux, en garnissant les fenêtres avec des châssis grillés.

Les chambres à blé, que nous avons procurées à notre ferme de six charrues, sont placées au dessus du fournil, des remises a, de la chambre du chaulage k. Les greniers à avoine sont au dessus des chambres à blé.

La cage e de l’escalier est assez large pour établir, au palier supérieur, une manivelle destinée à monter les sacs dans ces chambres ou dans les greniers.

Nous leur supposons aussi des trémies de communication avec la chambre du chaulage, afin de procurer au fermier un service commode et économique pour la vente de ses grains.

Au moyen de ces recherches, qui ne sont point dispendieuses pour le propriétaire, et qui donnent du prix à la ferme, son fermier peut même éviter que l’on entre dans ses chambres à blé et dans ses greniers. Ses ventes peuvent se faire dans la chambre du chaulage, ou l’on remplira les sacs des grains versés dans les trémies, et d’où on les chargera de suite sur la voiture acculée à sa porte.

11°. Trous à fumiers. La construction des trous ou fosses à fumiers n’est point du tout une chose indifférente en agriculture : ces fosses doivent avoir une profondeur déterminée par leur destination.

On connoît deux natures de fumiers, indépendantes de leurs espèces. Le fumier long et le fumier consommé.

Le premier est particulièrement propre à l’engrais des terres grasses et compactes, qu’il tient dans un état de division favorable à la végétation des grains.

Le second convient aux terres légères, à qui il donne de la consistance.

L’un et l’autre ont besoin d’une certaine humidité, pour conserver les sels dont ils sont chargés ; mais, pour obtenir le fumier consommé, il faut une humidité plus grande ; conséquemment sa fosse doit être plus profonde que celle destinée simplement à conserver le fumier long.

Cependant cette humidité ne doit pas être excessive dans l’un comme dans l’autre cas ; autrement elle délaveroit les fumiers, et les sels dont ils sont chargés s’évaporeroient avec cette humidité surabondante.

L’expérience a appris qu’il faut donner une profondeur d’environ sept décimètres (24 pouc.) aux fosses des fumiers consommés, tandis qu’une profondeur de trois ou quatre décimètres suffit aux fosses des fumiers longs.

Les trous à fumiers 7, que l’on voit Pl. VIII, offrent au fermier la facilité de