Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/521

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoir séparer les différentes espèces de fumiers, afin de ne porter, sur chacune des terres de son exploitation, que l’engrais qui est le plus convenable à la nature du sol.

Les trous supérieurs déversent le trop plein de leurs eaux dans le trou inférieur, par des cassis pratiqués dans les chaussées de communication ; celui-ci verse son trop plein dans la mare ; et le superflu des eaux de la mare se rend, par un cassis traversant la chaussée du pourtour de la cour, dans la fosse aux engrais artificiels dont nous allons parler.

12°. Fosse aux engrais artificiels. Un fermier intelligent ne doit négliger aucuns moyens de multiplier ses engrais ; plus il les augmentera, mieux il pourra amender ses terres, et plus leurs récoltes seront abondantes.

C’est dans cette vue que nous établissons à sa portée un bassin 8, que nous appelons fosse aux engrais artificiels. Nous le plaçons en dehors de la cour, afin que les bestiaux ne puissent pas se jeter dedans ; mais il y communique par une fenêtre.

C’est dans ce bassin que se rendent toutes les eaux de la cour et les jus de fumiers, après avoir traversé les trous à fumiers et la mare dont il reçoit le trop plein.

C’est dans cette fosse, et par la fenêtre de communication, que le fermier peut faire jeter toutes les plantes perdues, ou recelées par les bestiaux, les débris des plantes potagères, et même des terres, s’il en a de disponibles, pour, étant mêlées et mises en digestion avec le trop plein des trous à fumiers, s’imprégner de leurs sels, et devenir d’excellens engrais.

On voit, par les détails dans lesquels nous sommes entrés pour notre ferme de six charrues, et qui nous dispenseront de développemens ultérieurs lorsque nous parlerons des autres constructions rurales, que nous avons cherché à y réunir tout ce qu’un fermier peut désirer, pour pouvoir y développer tous ses talens et toute son industrie ; et cependant, son emplacement total, en y comprenant le jardin, le verger et l’enclos des meules, ne présente qu’une superficie d’environ deux hectares, (un peu plus de quatre arpens) et si une économie bien entendue préside à son exécution, dans la localité que nous lui avons assignée, les dépenses qu’elle occasionnera ne pourront excéder de beaucoup la somme de 90,000 francs, en supposant toutes ses parties exécutées en bonne maçonnerie.

Un autre avantage, que nous avons cherché à donner à ce plan, c’est celui d’être applicable à la construction des plus grandes, comme des plus petites fermes. Pour y parvenir, il suffira d’en augmenter, ou d’en réduire les différentes parties.

Ainsi, par exemple, si notre ferme avoit une exploitation de trois charrues de plus, la même ordonnance subsisteroit. Nous ne changerions rien, ni au corps de logis, ni à celui des granges ; mais nous augmenterions celui des écuries et des étables, d’une écurie et d’une étable de grandeur convenable, ainsi que les bergeries, etc.

Et si notre ferme avoit trois charrues de moins d’exploitation, nous retrancherions au corps de logis le cabinet du fermier, les remises, et au besoin la chambre du chaulage ; au corps des écuries, une écurie double et une étable double ; à celui des granges, deux travées à chacune ; enfin, au corps des bergeries, la chambre à mue et une des bergeries.

Nous allons donner un exemple de ces réductions, appliqué à la plus petite ferme que l’on connoisse en agriculture, à une métairie. §. II. Second Exemple. Plan d’une métairie disposée pour l’éducation et