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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/543

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qu’on les construisoit il y a un siècle. Les bois employés dans les constructions doivent être sains, sans mauvais nœuds, sans aubier, et, autant qu’il sera possible, Anciennement coupés.

Tous les propriétaires devroient ne pas ignorer les belles expériences de Buffon et de Duhamel sur la force des bois, et sur la meilleure manière de les employer, ainsi que les moyens dont on se sert pour consolider les charpentes, conserver les bois, et les préserver des effets de l’humidité.

3°. Dans la menuiserie. Ce que nous venons de dire sur les progrès de l’art de la charpente s’applique également à celui de la menuiserie. Malheureusement, la disette actuelle des bois propres à cet art nuit beaucoup à son perfectionnement. Leur rareté les rend chers, et force les menuisiers à les employer, pour ainsi dire, immédiatement après avoir été fabriqués. Les planches se tourmentent, les menuiseries se retirent, et nous sommes forcés de convenir que les anciennes menuiseries étoient plus solides que celles que l’on fait actuellement ; mais ce n’est pas la faute des menuisiers.

L’économie dans le choix des bois employés par la menuiserie ne doit porter que sur les menuiseries de l’intérieur des bâtimens. On peut y employer des planches de qualité inférieure ; mais leur assemblage doit toujours être fait en bois dur.

Quant à celles de l’extérieur, on les fera avec le bois le plus dur de chaque localité, et on les peindra solidement.

4°. Dans la serrurerie. Cet art s’est aussi beaucoup perfectionné, mais seulement dans les grandes villes. Aussi les découvertes de la serrurerie moderne ne regardent-elles que les constructions de luxe : mais, dans les constructions ordinaires, et sur-tout dans les constructions rurales, les ferrures sont encore faites suivant l’ancienne routine.

En effet, si on examine la ferrure des grandes portes des fermes, on y voit des pentures qui, au moindre choc des voitures, sont brisées ou emportées ; ou bien, si elles sont assez massives pour résister à ce choc, elles fléchissent bientôt sous le poids des vantaux des portes ; ou bien ce poids dérange les gonds scellés dans les pilastres, et souvent même les pierres qui les contiennent ; en sorte que les portes ne peuvent plus jouer, et qu’elles présentent des réparations continuelles et dispendieuses.

On peut faire les mêmes reproches aux ferrures des portes d’entrée des habitations, des granges, des écuries, des étables, et des bergeries, qui sont continuellement exposées aux chocs des animaux, ou des hommes charges de fardeaux.

Nous croyons donc qu’il faut abandonner cette manière de ferrer toutes les portes, d’un usage fatigant, et la remplacer par des tourillons, dans la partie supérieure des tournans des vantaux, et des pivots sur crapaudine, dans leur partie inférieure.

Enfin, la durée de ces portes seroit la plus grande possible, si l’on consolidoient assemblages des vantaux par des écharpes en fer plat, dirigées du sommet des tournans vers la partie inférieure des battans.

On trouvera un modèle de cette ferrure dans notre Mémoire sur l’art de perfectionner les constructions rurales. Nous avons l’expérience de sa bonté, et de sa durée.

5°. Dans les couvertures. La manière de couvrir les bâtimens, en France, est absolument locale ; elle dépend des matériaux propres à ces ouvrages, que chaque localité peut fournir aux moindres frais.

Dans certains cantons, les couvertures