Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/569

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Dagues, Daguet, Daguer, (Vénerie.) Les dagues sont la première tête du cerf, du daim et du chevreuil. Ou appelle daguet l’animal qui porte les dagues ; et l’on dit qu’un cerf dague une biche lorsqu’il la couvre (S.)


DÉFAUT, (Vénerie.) C’est l’instant où les chiens courans cessent de chasser, parce qu’ils ont perdu la voie de l’animal qu’ils poursuivoient ; c’est ce que l’on appelle tomber en défaut. Quand les chiens ont retrouvé la voie et relancent l’animal, l’on dit qu’ils relèvent le défaut. (S.)


DÉGÉNÉRATION, DÉGRADATION, (Hygiène vétérinaire, Haras.) La dégénération des animaux est l’effacement, ou du moins la diminution des formes avantageuses propres aux pères et aux mères dont ils sont issus.

Chaque race porte des modes particuliers de conformation. (Voy. Races, Amélioration.)

Pour éviter la dégénération des productions métisses, qui ne manqueroit pas d’arriver, sur-tout dans une suite prolongée de descendans, il faut que le mâle soit toujours d’une race plus distinguée que la femelle, ou même qu’il soit de la race par excellence. Or, cette race, pour l’espèce du mouton, est la race mérinos, et la race arabe, relativement à l’espèce du cheval.

Il y a une autre altération des formes, qui n’est point une dégénération, mais plutôt une dégradation, et qui vient seulement des mauvaises circonstances dans lesquelles le sujet a été mis pendant son développement. Ces circonstances sont le sol, les alimens, les logemens, les travaux peu favorables ou contraires.

Les sujets qu’on élève sur des terrains humides, qu’on nourrit d’herbes aqueuses et abondantes, quoique issus de pères et mères de bonne race, acquièrent un développement plus étendu, une augmentation de taille, présentent une charpente volumineuse, des formes plus empâtées, bien différentes de la fermeté, de la délicatesse qu’on remarque dans leurs ascendans.

Quelques amateurs de chevaux, qui ont écrit sur les haras, regardent l’augmentation de la taille comme un succès très-désirable, et comme une régénération, loin de se douter qu’elle ne soit qu’une dégradation. Si l’on n’eût désiré, dans les productions, que du volume, des os, sur-tout des chairs et de la graisse, on auroit lieu effectivement de se féliciter de l’agrandissement des individus ; mais la preuve de la dégradation se tire de l’essai même des animaux : les formes et les qualités des pères et mères n’y sont presque plus reconnaissables ; on regrette sur-tout en eux l’énergie, la souplesse, la docilité, la vitesse, en un mot, le moral, le caractère des ascendans, ou des productions de même race élevées sur un sol sec, nourries d’herbes fines et rares, etc.

Les descendans de ces individus dégradés reprendront par degrés la finesse et les qualités de leur race originelle, si on les place dans des circonstances avantageuses ; mais ils reviendront peu à peu à la taille qui est propre à leur souche.

On voit par-là qu’il ne faut prétendre élever la taille qu’avec bien du ménagement. (Voyez Régénération des races.) (Ch. et Fr.)