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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/592

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travaux et leur entretien, on sent qu’il est impossible d’où tracer ici des modèles ; ils dépendent des travaux mêmes dont on a parle à l’article Dessèchement. (Voyez Grands Dessèchmens.)

Je n’ignore pas que beaucoup de lecteurs trouveront extraordinaire de voir des statuts, des règlemens proposes dans un Cours d’Agriculture. Je leur répéterai encore que les dessèchemens faits et à faire représentent, en étendue, un de nos plus grands départemens, que, sans un système d’administration particulier à ces sortes d’entreprises, jamais aucunes ne pourront être conservées, jamais des entreprises nouvelles ne pourront réussir. Ne seroit-ce donc pas tendre un piège dangereux à des cultivateurs, que de leur dire : Mettez dehors de grands capitaux pour une entreprise, que l’anarchie détruira, et ces capitaux seront bientôt absorbés par des procès sans cesse renaissans. (Chassiron.)

DESSÈCHEMENS. (culture des) Lorsque tous les travaux d’un grand dessèchement sont faits, les chaussées élevées, les canaux creusés, les écluses construites, il faut cultiver le sol de la manière la plus utile.

Il faut choisir entre trois sortes de cultures :

Les prairies,

Les céréales,

Et les bois, sur-tout les bois blancs.

Il faut considérer :

Quelle est, dans la contrée, la culture la plus avantageuse pour les produits et le débit.

Il faut examiner qu’elle est la nature du sol qui cependant se prête ordinairement à toutes ces cultures. Les couches inférieures sont connues par les fouilles multipliées qu’on a dû faire pour creuser les canaux, élever les digues, etc.

Il est des fonds tellement argileux, que les céréales y réussissent peu ; il faut les convertir eu prairies naturelles.

Culture en bois. Il en est d’autres qu’on peut dessécher en partie, mais non assécher totalement, à raison des sources trop près de la superficie du terrain, toujours alors mélangé de sables. Il faut couper le terrain en petites chaussées parallèles. On élève une première levée de quatre, six, huit mètres de largeur, entre deux fossés, qui suffisent pour fournir la terre. On coupe ainsi tout le terrain alternativement, par des fossés et des levées ; on y plante des bois blancs, qui y viennent avec une inconcevable rapidité, mais il ne faut pas les tenir en futaies ; cet immense levier, agité par les vents, ébranleroit les levées, et les arbres seroient renversés ; il faut les couper à quatre ou six pieds (deux mètres de hauteur.) Ils donnent alors, en fagots, des produits étonnans. Les arbres à préférer sont :


Arbres et arbustes propres aux terrains marécageux, utiles dans les arts, et dont le feuillage peut servir à la nourriture des bestiaux.


Frêne ordinaire Fraxinus excelsior L.
Saule hélix, ou à feuilles opposées Salix hélix L. pour la vannerie
Osier rouge Salix rubens
Osier jaune Salix vitellina,
Saule blanc Salix alba,
Peuplier blanc Populus alba L.
Peuplier tremble Populus tremula L.
Peuplier noir Populus nigra L,
Aune commun belida alnus L.