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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/606

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égale avec celle du foyer. Ainsi, d’après cela, combien de bois perdu, ou plutôt combien de bois économisé, en appliquant mes moyens aux fourneaux, en général !

À partir de l’ouverture B, les deux lignes c. c. vont toujours en s’approchant du fond de la chaudière, de manière à ce que chaque angle n’en soit distant que d’un pouce et demi : ces deux angles sont à cinq pieds l’un de l’autre. D est une feuille de tôle qui traverse la largeur du fourneau : elle a huit pouces de large ; sa partie supérieure touche le fond de la chaudière, et sa partie inférieure est à trois pouces du fond du fourneau.

E, C’est également une feuille de tôle, mais celle-ci est éloignée de deux pouces du fond de la chaudière, et la partie inférieure touche le fond du fourneau ; cette disposition alternative force successivement le courant d’air chaud à monter et descendre, ce qui lui donne le temps, avant qu’il n’arrive à la cheminée, de déposer, sur les parois de la chaudière, toute la chaleur qu’il retenoit encore.

Ainsi, à droite et à gauche de l’ouverture B, il y a des feuilles de tôle disposées comme nous venons de l’indiquer ; nous avons même prolongé cette division, de manière à l’appliquer à des bassins posés à chaque extrémité du fourneau ; ce qui assure que toute la chaleur produite dans le foyer ne peut s’échapper qu’après avoir perdu toute son énergie. Ainsi, ceux qui seront jaloux de ne rien perdre, pourront faire pratiquer, à chaque extrémité du fourneau, deux bassins H : ils serviront à remplir l’alambic de liqueur déjà chaude, à chaque fois qu’on le renouvellera.

Chacun de ces bassins a quatre pieds de long, et trois pieds de large.

F, Chaudière de cuivre de dix pieds de long, quatre de large, et dix pouces de hauteur.

G, Ouverture du chapiteau : elle a un pied de diamètre. Le conduit du chapiteau se prolonge jusqu’au serpentin, à la manière de ceux des autres alambics. Le chapiteau n’est pas la partie la moins essentielle d’un alambic ; c’est lui qui entretient, à l’état de gaz permanent, le liquide évaporé, qui reconduit jusqu’au lieu où il doit reprendre l’état fluide par la soustraction de son calorique.

Mais, comme dans notre nouvelle construction, la surface du chapiteau est égale à celle de notre alambic, il contribuera, en raison de cette grande surface, à refroidir le liquide évaporé ; d’où il résultera condensation et retard dans les effets de la distillation.

Pour parer à cet inconvénient, nous avons couvert le chapiteau de tous nos alambics avec une couverture de laine ; et, avec cette enveloppe qui doit être fort grossière, on conserve, dans le chapiteau, assez de chaleur pour empêcher que le liquide évaporé ne s’y condense, et ne retombe ensuite dans la chaudière.

K, Chapiteau de même longueur et largeur que la chaudière. On a donné à sa surface une plus grande élévation au milieu de la chaudière qu’aux extrémités ; ce qui augmente le vide intérieur, et favorise conséquemment l’évaporation du liquide en ébullition.

M M, sont deux soupapes à clef, qu’on ouvre et ferme à volonté pour arrêter le courant d’air, lorsqu’on le juge convenable.

O O, sont les deux cheminées par où s’échappent les gaz qui résultent de la combustion.

L L, sont des massifs élevés extérieurement, en brique.

Description du fourneau et de l’alambic pour la distillation des lies. Fig. 2. L’alambic et le fourneau sont absolument construits d’après les mêmes principes que ceux pour la distillation du vin ; seulement nous avons changé la forme de la chaudière, dans l’endroit où la chaleur exerce la plus forte action ; et, pendant l’opération, nous y faisons cir-