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culer une chaîne, afin d’empêcher que les matières qui se déposent n’y brûlent.

A. Cette partie de la chaudière, qui est perpendiculaire au foyer, est bombée : son élévation au dessus du fond de la chaudière est de six pouces, et son diamètre de trois pieds.

B, Morceau de fer courbé suivant la courbure du fond de la chaudière : il supporte une chaîne qui est disposée de manière à frotter le fond de la chaudière. Ce grattoir est combiné avec une tige verticale D, qui, au moyen d’une force motrice quelconque, lui donne un mouvement continuel de rotation : cette tige traverse l’ouverture C, laquelle est recouverte d’un tampon qui empêche la vapeur de s’échapper. Cette manière de faire circuler ainsi un grattoir au fond d’un alambic, est une invention fort ingénieuse ; ce sont les Écossais qui, les premiers, l’ont mise en usage.

Description de l’appareil pour la distillation des eaux-de-vie de marc. Fig. 3. Cet appareil diffère essentiellement des deux précédens : c’est en surface que sont nos alambics pour la distillation des eaux-de-vie. de vin, et de tous les liquides spiritueux ; celui-ci est en profondeur.

A, Porte du foyer : elle a dix pouces de large, et neuf pouces de haut.

B. Cette partie du foyer est disposée de la même manière que celle des fourneaux déjà décrits ; car nous pouvons changer la forme de la chaudière, sans varier les moyens de la chauffer.

C, représente le fond de la chaudière : elle est bombée en dedans, au lieu de l’être en dehors. Cette forme est infiniment préférable à celle ordinaire : elle favorise l’action du calorique, au lieu de le laisser échapper librement, si cette partie étoit arrondie.

D, Chaudière de seize pouces de profondeur, et de trois pieds de diamètre : à l’ouverture de cette chaudière, il y a une gorge pour recevoir le envier.

E, Cuvier de trois pieds de haut, et de même diamètre que la chaudière.

Dans l’intérieur du cuvier, il y a, de neuf pouces en neuf pouces, des tasseaux pour recevoir une grille en bois. Chaque grille en bois est traversée par plusieurs conduits de chaleur ; K L O représentent trois de ces conduits dans un cuvier de ce diamètre ; il en faut neuf, un au milieu, et huit autour. Ces conduits de chaleur sont destinés à porter les vapeurs d’eau bouillante alternativement de case en case, lesquelles sont échangées par la partie spiritueuse contenue dans le marc.

Ainsi, on suppose que la chaudière soit à moitié remplie d’eau, aussitôt que cette eau aura acquis le degré de l’ébullition, elle traversera les conduits de chaleur, et se répandra uniformément sur toute la masse du marc contenue dans la première case ; alors la partie spiritueuse gazéifiée s’élèvera, de préférence à l’eau, en vapeur, et ne tardera pas ensuite à gagner le chapiteau. Ce qui se sera passé à cette première case, se passera à la seconde, et alternativement de même. De cette manière, l’eau-de-vie n’a aucun des goûts désagréables que lui communique la méthode usitée.

M N, Chapiteau de l’appareil : il se termine à la manière de ceux en usage ; a a, indique l’endroit du fourneau où il faut donner issue à l’air qui a traversé le foyer du fourneau.

b, Ouverture pour la cheminée : elle est pratiquée dans le mur extérieur du fourneau.

c, Soupape destinée à arrêter le courant d’air, lorsque le fourneau chauffe trop fort.

d, Cheminée du fourneau : son diamètre doit avoir le tiers de l’ouverture de la porte du foyer. (Curaudau.)


Fin du Tome onzième.