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tâche de le produire, suivant des lois, dans les animaux qui lui sont soumis. Pour en juger sûrement, le cheval doit être tenu par un simple bridon dont les rênes soient saisies par la main de son conducteur, à six ou huit pouces de la bouche ; il doit être placé sur un terrain plat, de manière à ce qu’à la première invitation il puisse franchement entamer son allure et partir au trot. On doit observer l’abaissement de sa croupe au moment qui précède la détente de ses jarrets. Plus il est considérable, plus il donne un indice avantageux de la force et de l’intégrité des moyens de l’animal. Cet examen doit suivre, pour tout acquéreur attentif, celui des formes d’un cheval qu’on veut apprécier.

(Chabert et Fromage.)


ABAT-FOIN, (Économie rurale et Art vétérinaire.} On appelle Abat-foin les ouvertures pratiquées dans le plancher des greniers ou des fenils, par lesquelles ou jette dans les écuries, les bergeries ou les étables, le fourrage nécessaire aux animaux domestiques.

Quelques abats-foin placés perpendiculairement au dessus des râteliers sont, il est vrai, très-commodes pour la distribution du foin et de la paille, mais la poussière qui tombe en même temps que le fourrage, fait mal aux yeux et à la poitrine des animaux ; elle s’attache à leur peau, se colle à leur poil, et produit la gale ou des dartres. Si l’ouverture de l’abat-foin demeure ouverte, les conséquences peuvent en être encore plus dangereuses. Les vapeurs émanées du corps des animaux, par la transpiration, ou produites par leur déjection, tendant continuellement à s’élever, pénètrent les fourrages exposés à leur contact, de manière à en augmenter le poids d’un septième ou d’un huitième, comme l’a prouvé l’expérience. La partie la plus subtile des excrémens, qui se combine avec les alimens des bestiaux, les rend extrêmement insalubres ; ils occasionnent alors des maladies d’autant plus dangereuses, qu’on en ignore souvent la cause.

Les ouvertures pratiquées dans les murs des écuries, des étables, ou des bergeries, communiquant aux magasins de fourrages et dans les granges, ont les mêmes inconvéniens ; mais il est plus pernicieux encore de déposer le fourrage, pendant plusieurs jours ou même des mois entiers, sur des soupentes placées dans les écuries, comme ou le voit chez quelques cultivateurs, ou dans quelques régimens de cavalerie.

Les abats-foin fermés par une trape sont les moins nuisibles ; cependant on doit encore leur préférer de descendre les fourrages par un tuyau carré dans un local bien clos, bien planchéié, situé dans un angle de l’écurie, où l’on ne dépose que la ration du jour. Il existe de ces endroits nommés décharges, chez quelques fermiers intelligens, et chez plusieurs maîtres de poste. Cette manière est salubre, et préserve les animaux des maladies occasionnées par des fourrages méphitisme. (Ch. et Fr.)


ABATIS ou Abattis, (Chasse.) Ce mot a trois acceptions en terme de chasse. L’on dit d’un chasseur qui a tué beaucoup de gibier, qu’il a fait un abatis. Lorsque les loups mettent à mort un cheval ou tout autre animal domestique, cet abatis annonce le danger de leur voisinage et l’on s’arme contre eux. De jeunes loups qui rodent autour du lieu où ils sont nés, tracent, en foulant l’herbe, de petits chemins que l’on nomme abatis. (Sonnini.)


ABATTEMENT, (Art vétérinaire) état de langueur et de sommeil des forces naturelles dans les animaux ; il peut être produit par des causes opposées, tantôt par l’épuisement après des maladies graves, des accidens ou des hémorragies considérables ; tantôt par l’engorgement et