Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lever une substance mucoso-extracive, dont la présence dans l’huile diminue l’énergie de la combustion, charbonne la mèche et produit beaucoup de fumée ; c’est donc de la soustraction de ces principes étrangers aux huiles que dépend la qualité qu’elles doivent avoir pour bien éclairer.

Autre procédé. Le procédé que nous allons indiquer nous appartient ; quelques propriétaires, qui ont déjà eu occasion de le suivre, en ont obtenu beaucoup de sucrés.

On ajoute à cent parties d’huile de colza, dix parties d’eau, dans laquelle ou aura délavé une partie de farine ; on agite bien le mélange, ensuite on le fait chauffer jusqu’à ce que l’eau ajoutée soit évaporée, ou plutôt jusqu’à ce que l’huile cesse d’avoir de l’homogénéité avec les substances qu’elle tenoit en suspension : alors, dans cet état, elle est dépurée ; au bout de vingt-quatre heures elle est fort claire, et elle ne diffère pas en qualité de celle qui a été préparée avec l’acide sulfurique.

Dans la pratique de ce procédé, on observera de chauffer graduellement, et de ne pas élever la température au dessus de 80 degrés du thermomètre de Réaumur. Cette chaleur est suffisante pour opérer la coction de la farine et de la substance mucoso-extractive que contient l’huile ; une plus forte chaleur coloreroit l’huile, ce qui lui ôteroit le coup d’œil favorable à la vente.

J’ai été conduit à ce procédé par une observation que tout le monde a pu être à même de faire : on sait qu’une sauce blanche, lorsqu’elle est trop cuite, se sépare en deux parties ; l’une est épaisse et occupe le fond du vase, l’autre est claire et surnage le dépôt : la première substance est la partie caseuse du beurre, qui s’est réunie à la farine qu’on a ajoutée à la sauce, et que la coction a séparée de l’huile ; la seconde substance est le beurre dépourvu de tous principes étrangers : dans cet état, il peut être appelé beurre dépuré.

C’est à cette simple observation que je dois l’idée que j’ai eue de dépurer les huiles avec la farine et l’eau. (Curaudau.)


HUTTE, (Chasse.) La butte est l’asile que se prépare, en diverses circonstances, un chasseur attendant un gibier quelconque, qui doit passer à sa portée, et dont il ne veut pas être aperçu.

C’est sur-tout dans une foule de chasses aux oiseaux que la hutte joue un rôle important et même nécessaire.

On trouvera sur cet objet, aux divers articles de ce genre, les notions nécessaires pour diriger le chasseur dans la construction et le placement de cette espèce de fort. (S.)


HUTTE AMBULANTE, (Chasse aux Oiseaux.) Il est des oiseaux fuyards, méfians, toujours agités d’un instinct inquiet, qui les rend très-difficiles à approcher.

Four triompher de cet instinct et endormir leur vigilance, on a eu recours à diverses ruses, et on a cherché à s’aider contre eux des objets communs dans les champs, et avec lesquels on les a vus se familiariser, au point d’oublier leur crainte habituelle. Ou les a vus approcher des arbres et des buissons, et l’on a dû essayer de se cacher à l’abri des arbres et des buissons ; mais cette retraite fixe ne pouvoit servir que quand le gibier vouloit bien lui-même en approcher. On a senti la nécessité d’avoir un abri mobile, qu’on pût porter vers lui, et de là est née la hutte ambulante. Cette hutte est donc une espèce de buisson portatif, dont la construction est fort simple. Sur quatre bâtons, longs de six pieds environ, et dressés verticalement en carré, comme les pieds d’une table, on attache solidement trois cerceaux, dont le dia-