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mètre détermine l’écartement des bâtons montans.

On place, à une hauteur proportionnée à celle de ses épaules, dans l’intérieur de cette cage ou carcasse, des traverses de cordes où l’on agence des espèces de bretelles, au moyen desquelles celle légère charpente, portée sur les épaules, soit un peu soulevée de terre. On recouvre le tout de branchages, que l’on attache sur les cerceaux et sur les bâtons, d’où résulte une espèce de dôme ou buisson fourré, dans lequel on doit éviter une certaine régularité. Sous ce couvert, un chasseur, qui s’est rendu au canton fréquenté du gibier qu’il recherche, chemine patiemment et avec la plus grande lenteur.

Les oiseaux, occupés ou de leurs jeux ou de leurs besoins, se laissent approcher d’assez près pour les tirer. Cet appareil rend la chasse du Brai plus productive. (Voyez Brai.) Il sert à attendre à leurs passages les grives, les perdrix grises, les outardes et une foule d’autres oiseaux. Il est d’un grand secours dans les chasses aux oiseaux aquatiques. Les canards, morelles et plongeons évitent peu la mort qui pleut sur eux des flancs de cette machine. Elle est surtout très-utile pour chasser aux plongeons, auxquels les branchages dérobent le feu du bassinet, dont la lumière suffit, quand ils la voient, pour les avertir de se dérober au plomb en fuyant sous l’eau. Il faut cependant avoir, dans cette chasse, un second pour traquer ces oiseaux. (S.)


HYOVERTÉBROTOMIE. Cette opération chirurgicale est une espèce de ponction que l’on fait seulement au cheval, à l’âne et au mulet : elle consiste dans une incision entre l’os hyoïde et la première vertèbre cervicale, pour pénétrer dans une poche qui n’existe que dans ces animaux, et donner issue à une matière qui la remplit dans le cas d’angine, de gourme, de morve.

Cette ponction se pratique d’un côté ou des deux côtés, selon qu’il est nécessaire.

La plénitude de ces poches, appelées poches gutturales, poches d’Eustache, se reconnoît au soulèvement des parotides, et à une fluctuation profonde.

Le larynx qui existe entre ces deux poches, se trouvant gêné par leur amplitude, il y a souvent aussi une grande difficulté de respirer ; de sorte qu’alors il faut débuter par faire la trachéotomie, c’est-à-dire une ouverture assez près du larynx entre les cerceaux de la trachée artère, pour y placer un tube par où l’air puisse passer librement. La trachéotomie doit se faire, autant qu’il est possible, l’animal étant debout, parce qu’étant abattu la respiration seroit plus gênée, ce qui augmenteroit encore le danger de suffocation.

Dans tous les cas, si le dépôt n’est que dans une des poches, il vaut mieux abattre sur le côté de l’animal où la collection existe, afin de ne pas diminuer ce qui reste de liberté au larynx.

D’un autre côté, l’opération est plus facile, l’animal étant abattu : c’est l’artiste à juger alors de ce que la prudence exige, et à ne prendre sa commodité qu’autant que le cas le permet.

L’animal étant donc fixé soit debout, soit couché, on reconnoît le lieu de la ponction dont il s’agit : ce lieu est en avant du milieu de l’apophyse transverse de l’atlas ou première vertèbre cervicale, tout près du bord postérieur de la glande parotide, c’est-à-dire à la distance d’environ deux travers de doigt de l’oreille. C’est dans ce point qu’il faut faire à la peau une incision verticale, c’est-à-dire qui tombe de haut en bas, (ce qui s’applique à l’animal debout.) Pour faire cette incision sans offenser les parties que la peau recouvre,