Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/23

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Le fond, sur lequel on déploie l’épervier, doit être net, sans fortes herbes, ni pierres, ni bois, qui pourroient le déchirer. Pour rendre la pêche plus sûre, on amorce aux endroits où l’on se propose de jeter l’épervier ; des appâts fort simples, et fort peu coûteux, se font avec du son, des feuilles de menthe sauvage, du millet et d’autres graines germées. Quand l’épervier est retiré de l’eau, le pêcheur saisit la corde à laquelle les plombs sont attachés, la suit sur tout le contour du filet et vide les bourses ou poches qui sont ordinairement remplies de vase, d’herbes, de coquillages, et de très-petits poissons qu’il doit rejeter, et ne conserver que les gros qu’il met dans un panier ou dans un sachet, et dont le fond est garni d’herbes fraîches ; il tord ensuite fortement le filet, en retenant le bas avec son pied, afin d’en faire sortir l’eau, et il fait de nouvelles dispositions pour le jeter dans un autre endroit. (S.)


ÉRABLE À FEUILLES DE FRÊNE, (acer negundo L.) arbre de première grandeur dont il est fait mention dans le quatrième volume du Cours complet d’Agriculture, sous le nom d’Érable à sucre de Virginie, auquel je renvoie, en observant que cet arbre, au sujet duquel Rozier disoit qu’on en tireroit d’excellentes planches d’un bois très-dur, bien veiné, qui seroient agréablement employées dans la marqueterie, si on le multiplioit en France, est actuellement très-multiplié, et que déjà plusieurs plantations en ont été faites et promettent de grands succès. Ainsi, les vœux de cet auteur sont accomplis. Rozier recommande de semer les graines d’érable en terrine, en automne, et de ne les mettre en terre qu’au printemps, dans la crainte que les animaux, qui vivent sous terre, ne les dévorent.

Ce soin est utile, sans doute ; mais ce ne peut être que pour de petits semis. J’ai semé en grande quantité la graine d’acer negundo en automne, en pleine terre, par rayons. Le semis a été abandonné à lui-même tout l’hiver ; et, au printemps, les semences sont sorties de terre, et, la même année, les jeunes érables negundo avoient la plupart quatre pieds de hauteur, quelquefois davantage, et tous avoient au moins deux pieds. J’ai répété ce semis, cette année, avec le même avantage, sur cet érable et sur plusieurs autres du même genre. Les plantations en grand de l’érable negundo, ou des autres érables, soit pour avenues ou pour forêts, exigent les mêmes règles de plantations que tout autre arbre forestier. (Tollard aîné.)


ESPARGOUTTE, ou SPERGULE, (Spergula arvensis Lin.) Voyez le mot Sporée, du Dictionnaire ou Cours complet d’Agriculture de Rozier. (Thouin.)


ÉTANG. Cet article n’est point une addition à celui qui se trouve déjà dans le Cours ; mais il doit être considéré, sinon comme une réfutation proprement dite des principes énonces par l’abbé Rozier, du moins comme une modification nécessaire de ces mêmes principes.

L’agriculture, aussi bien que l’économie publique, dont elle forme une des branches principales, n’a pas seulement à redouter les intempéries de l’atmosphère, les météores dévastateurs, les dégâts que commettent dans son domaine une multitude d’animaux destructeurs, enfin tous les fléaux physiques dont elle n’est que trop souvent menacée ; il faut encore qu’elle ait à craindre l’exécution de plans mal conçus, de projets désastreux, enfantés dans le silence du cabinet, par des écrivains dont les talens, et les lumières sont incontestables, les vues droites et les intentions louables, mais qu’un excès de zèle emporte au delà du but. C’est un reproche que l’on a fait, non sans fondement, aux économistes ; et il paroit que la suppression