Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment enduit, afin que les loirs, très-habiles grimpeurs, n’y trouvassent point de prise. Le sol de la garenne, plutôt sec qu’humide, étoit planté de chênes et d’arbrisseaux à fruits. On y rassembloit des loirs, et, selon Pline, l’expérience avoit fait connoître qu’on n’y pouvoit réunir que ceux de la même forêt, et que, si on en mettoit ensemble qui fussent nés dans des cantons séparés par un fleuve ou une montagne, ils se battoient et se détruisoient. Dans les temps où les arbres ne rapportoient point de fruits, on en répandoit de plusieurs espèces dans la garenne, particulièrement des glands et des châtaignes, pour que les loirs trouvassent constamment une nourriture abondante ; on leur pratiquoit aussi des trous dans lesquels ils pussent déposer et élever leurs petits. Pour les engraisser, on les enfermoit dans des vases de terre, qui servoient à Rome de tonneaux, et que l’on couvroit, afin que les loirs ne vissent pas le jour et s’engraissassent dans les ténèbres, en mangeant les glands, les noix et les châtaignes dont leurs prisons obscures étoient abondamment pourvues.

Le goût des Romains pour les loirs s’est conservé en Italie ; mais on a perdu la coutume d’en peupler les garennes ; l’on se contente de préparer, au milieu des forêts, des trous tapissés de mousse, et recouverts de paille, dans lesquels les loirs sauvages se réfugient pour passer l’hiver, et s’engourdissent ; c’est la saison où ils sont plus gras et plus délicats.

En attendant que ce mets, jusqu’à présent inusité parmi nous, y prenne faveur, et y devienne une occasion de diminuer le nombre des loirs, l’intérêt des cultivateurs doit les engager à faire la guerre à ces animaux, aussi bien qu’aux lérots, dont l’espèce n’a présenté en aucun lieu et ne présentera jamais les mêmes motifs de destruction, puisque leur chair, de quelque manière qu’on l’apprête, n’est bonneà rien, et répand même une odeur désagréable.

Parmi les moyens d’attaque, le piège ou l’arme connue sous le nom d’Arbalète, (Voyez ce mot) qui se tend le long des murs garnis d’espaliers ou contre la tige des grands arbres en plein vent, est un des plus sûrs. On le multiplie suivant la quantité de loirs et de lérots dont on éprouve les ravages.

D’autres pièges, tels que le quatre de chiffre, peuvent être aussi employés avec avantage.

On cherche encore et l’on surprend les loirs et les lérots dans les trous de murailles et les creux des arbres, à l’époque de leur engourdissement. Enfin, l’on peut avoir recours à un moyen fort simple, publié en 1786, et dont le succès, dit son auteur, est assuré. Ce procédé consiste à former, avec des feuilles récentes de fougère, froissées dans les mains et séparées de leur nervure, de petits paquets un peu moins gros que le poing. Il faut les assujettir derrière les fruits des espaliers, de sorte qu’ils y touchent, sans néanmoins y jeter trop d’ombrage ; les branches de l’arbre suffisent souvent pour les y fixer. Ce petit appareil écarte les lérots des espaliers, et conserve les fruits. (S.)


LOTE ou LOTTE, (Gadus lota Lin.) poisson du genre des gades, dans l’ordre des jugulaires, c’est-à-dire, des poissons dont les nageoires inférieures sont placées avant celles de la poitrine.

Caractères génériques. La tête lisse ; la membrane des ouïes garnie de sept rayons arrondis ; le corps oblong et couvert d’écailles peu adhérentes ; toutes les nageoires revêtues d’une membrane ; les nageoires pectorales terminées en pointe.

Caractères spécifiques. Un barbillon au menton ; les mâchoires égales ; deux nageoires sur le dos.