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à former dans la partie mitoyenne une rigole qui sert d’écoulement aux eaux.

Ou emploie au lavage des laines différens instrumens, dont le principal est la cage m, que les Espagnols nomment galera ; elle est longue de dix-neuf décimètres, (cinq pieds et demi) et large de douze décimètres, (quatre pieds) de manière qu’elle peut entrer avec facilité dans l’extrémité du canal M ; elle est formée par quatre montans réunis sur chaque côté par trois traverses, excepté dans sa partie antérieure, qui doit être ouverte pour recevoir les laines entraînées par le courant de l’eau. Elle a un plancher n fait avec des pièces de bois placées à la distance de trois centimètres et demi, (seize lignes) et assez fortes pour soutenir le poids des ouvriers.

Il est nécessaire que la cage soit bien ajustée contre les parois des deux angles formés par l’élargissement du canal dans la partie O, afin que les flocons de laine ne puissent s’échapper, et qu’ils soient entraînés dans la cage. Celle-ci est recouverte à sa base, et sur ses trois côtés, par un filet dont les mailles ont sur chaque côté trente-sept millimètres (seize lignes). On a communément une seconde cage de rechange, afin de pouvoir substituer l’une à l’autre, sans être forcé de suspendre le lavage. Lorsqu’une cage a servi quelque temps, il s’y amasse des ordures et de la vase qui salissent la laine ; le filet doit être pareillement changé.

On se sert, pour enfoncer les laines dans les cuves, pour les remuer ou pour les retirer, de gros bâtons, de fourches P, etc., longues d’un mètre et demi environ ; la pression qu’on doit leur donner pour les enfoncer dans la cuve s’effectuera plus facilement, si l’ou emploie un instrument q, qui est formé par un manche, au bout duquel on fixe un billot cylindrique dont le diamètre est d’un décimètre, et la longueur de trois décimètres et demi.

La laine se transporte du lavoir au séchoir sur des civières o, formées de deux pièces de bois qui servent de brancard, et de deux traverses longues de sept décimètres (deux pieds trois pouces). La distance d’une traverse à l’autre est de quatorze décimètres (cinq pieds et demi). La partie sur laquelle pose la laine est formée par des baguettes placées de distance en distance, et courbées de manière à former un enfoncement : on y fixe une toile, afin que la laine ne puisse s’échappera travers les baguettes.

Les séchoirs sont des espaces de terrain sur lesquels on étend la laine pour la faire sécher nu sortir du lavoir. À Ségovie, on l’expose sur des prairies ou pâturages dont l’herbe forme un gazon très-court, tandis qu’à Séville on construit dans de grandes cours des aires pavées en briques. Dans des climats brûlans, comme celui de l’Espagne, le gazon doit être préféré. Les rayons du soleil, répercutés par un pavé de briques, dessèchent trop promptement la laine ; ils la crispent, et peuvent nuire à ses qualités. Les pavés de briques doivent être préférés en France, où la chaleur n’est pas trop considérable, et où la dessiccation ne sauroit être trop prompte. Il sera plus sûr, et même c’est une précaution indispensable dans la majeure partie de nos départemens, de faire sécher les laines sous des hangars bien aérés. Il est très-rare, en Espagne, de voir tomber de la pluie en été : c’est pour cette raison que le dessèchement des laines s’opère en plein air. Le temps est trop variable en France, pour qu’on puisse s’exposer aux inconvéniens qui auroient lieu, si les laines restoient à l’humidité pendant plusieurs jours, et même pendant plusieurs semaines.

Nous allons donner ici la description de la table sur laquelle on doit étendre les toisons pour en faire le triage. Elle