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Plus ces accès se renouvellent souvent, plus la mort est prompte ; il y en a qui restent frappes du coma douze et même vingt-quatre heures ; ce sont ceux chez lesquels la respiration est moins gênée.

La presque totalité des chiens qui sont atteints de ces convulsions éprouvent un mouvement de frisson après l’accès, et souvent ce frisson n’est pas plutôt terminé, qu’ils éprouvent une nouvelle attaque.

Quatrième temps de la maladie. La majeure partie des animaux, périssent dans ces convulsions, ou après les avoir éprouvées. Mais ceux qui réchappent éprouvent un autre mode d’affection convulsive ; les muscles se relâchent et se contractent alternativement et d’une manière indépendante de la volonté.

Dans les uns, la tête reste branlante ; dans les autres, ce sont les extrémités qui se contractent perpétuellement, soit que l’animal marche, ou qu’il soit en repos, qu’il soit couché, ou qu’il sommeille. Dans un certain nombre de sujets, toutes les parties sont perpétuellement en action ; mais il est plus général de voir une ou plusieurs parties affectées de ce mouvement ; ce genre de soubresaut, au surplus, ne doit pas être confondu avec le tremblement qu’on appellefrisson.

Ce soubresaut consiste dans une action légère de flexion et d’extension des muscles de la tête, ou des extrémités qui en sont affectées. Lorsque les quatre jambes éprouvent à la fois ces mouvemens, l’animal malade offre tous les signes de la maladie que l’on appelle, dans l’homme, la danse de Saint-Wit. On en voit qui vivent plusieurs années dans cet état ; il arrive encore que la croupe d’une des extrémités postérieures, ou toutes les deux tombent dans la paralysie.

Enfin, abstraction faite de la paralysie partielle, ou de la danse de Saint-Wit, l’animal jouit de la santé.

On observe que si c’est un des membres postérieurs qui soit affecté de convulsions partielles, l’extrémité perd tous les jours de son volume, et qu’au bout de quelque mois elle tombe dans l’atrophie.

Quoi qu’il en soit, la maladie parvenue à l’une ou l’autre de ces terminaisons, change entièrement de face ; les convulsions épileptiques ne se montrent plus, l’appétit revient, l’animal sourient sa tête, il n’est plus triste, le flux des yeux et des narines est dissipé.

On a vu l’accès se terminer, dans quelques sujets, par des éruptions de pustules sous le ventre et l’encolure ; éruptions dont le caractère est à peu près le même que celui des pustules varioliques, en ce qui concerne leur volume et leur aréole inflammatoire, mais qui ne soulagent point l’animal : ce ne sont que des épiphénomènes qui n’arrêtent point la marche de la maladie. Il en est de même des abcès qui se manifestent quelquefois sur une partie quelconque du corps, mais plus particulièrement & l’une des cuisses. On a encore observé qu’à la suite d’une constipation opiniâtre, la maladie avoit quelquefois pour terminaison des dyssenteries qui n’étoient pas moins fâcheuses.

La gale, quand elle survient aussi à la fin de la maladie, ne peut guères être plus salutaire. Le petit nombre d’animaux qui ne périssent pas de la maladie perdent la finesse de la vue et de l’odorat ; il en est qui sont aveugles, et la plupart restent comme hébétés. On en voit, après la guérison, à qui les traits altérés, l’enfoncement des yeux, la difficulté des mouvemens, les dents tombées ou cariées, donnent un air de vieillesse, quoiqu’ils ne soient âgés que de dix-huit mois ou deux ans.

Lorsque la maladie ne prend pas