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élevé, afin que l’appui se faisant sur le membre malade, il se nourrisse mieux et reprenne son action par degrés.

Le troisième temps de la maladie est toujours très-dangereux ; la majeure partie des animaux qui l’éprouvent en périssent ; cependant on peut encore en réchapper quelques uns.

On ne sauroit recourir à des moyens trop actifs à cause des convulsions des mâchoires : faites des raies de cautérisation sur les tempes et sur l’une et l’autre mâchoire, en suivant, le plus qu’il est possible, les cordons nerveux de la cinquième paire de nerfs qui se distribuent dans ces parties ; de plus, on en dirige une sur chaque os du nez. Cette opération faite, on lotionne les parties cautérisées avec le baume de Fioraventi mêlé à l’éther sulfurique.

Ce traitement du troisième temps peut même être appliqué au deuxième temps de la maladie, lorsque la violence du mal est considérable.

Quant au quatrième période, est question ici de ranimer des parties presque paralysées : on mettra en usage des frictions d’huile empyreumatique distillée, exécutées sur l’épine, la croupe et les extrémités : ces frictions doivent être réitérées tous les matins ; le soir, elles seront faites avec l’essence de lavande. Si l’animal témoignoit de la douleur lors de l’application des substances et pendant la friction, ce changement seroit favorable.

Si les choses en viennent à ce point, on se contente des frictions avec l’onguent nervin ; mais, pour peu que la force des muscles cesse d’augmenter, on doit revenir aux frictions d’huile empyreumatique distillée et d’essence de lavande.

Ce traitement exige de plus des breuvages et des lavemens d’infusion de plantes aromatiques, dans lesquels on ajoute l’huile empyreumatique distillée, à la plus forte dose que l’animal puisse supporter.

Si la dyssenterie survient, cette évacuation épuisant promptement les forces, elle doit être réprimée le plus tôt possible. On y parvient assez promptement, en donnant tant en breuvages qu’en lavemens l’huile empyreumatique et le musc, étendus l’un et l’autre dans la décoction de graine de lin.

Soins et régime dans la maladie. L’abstinence doit être observée avec la plus grande rigueur ; des alimens, quelque sains qu’ils puissent être, ne peuvent que nuire lorsque l’estomac ne peut les digérer.

En ce qui concerne les animaux dont le goût est dépravé, et qui mangent de la paille ou autres substances étrangères qui sont à leur portée, ils doivent être muselés avec un petit panier fait de fil de fer.

Les animaux malades seront séparés des animaux sains, et des autres animaux attaqués de la maladie, pour leur épargner à tous l’inconvénient de respirer un air altéré par les émanations fétides que fournissent leurs corps et leurs excrémens.

On fera dans le logement de chaque chien malade, des fumigations d’acide muriatique oxigéné, suivant le procédé de M. Guyton-Morveau. (Voyez Désinfection.) Ce logement doit aussi être suffisamment aéré, de manière qu’il soit frais en été, et cependant chaud en hiver.

Leur boisson sera une décoction de chiendent miellée, ou du petit lait, ou du bouillon léger. On les promènera, par beau temps, une fois le jour. (Ch. et Fr.)


MOUTARDE, (Sinapis nigra Lin.) Sa tige est haute de trois pieds, légèrement velue et très-rameuse ; ses feuilles sont un peu charnues, et ressemblent à celles de la rave ; mais elles sont moins grandes : les inférieures sont chargées de quelques poils écartés, et toutes les autres sont ordinairement glabres ; les fleurs sont petites, de couleur jaune, et disposées en grappes terminales : les pétales sont soutenus par des onglets droits et menus ; ils ont quatre glandes