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comprenant les poulains qui périssent, soit dans le ventre de la mère, soit avant d’être propres au service. Ce dixième est donc de cent cinquante-un mille.

3°. Il faut donc avoir cent cinquante un mille jumens poulinières.

4°. Nombre d’étalons. Un étalon peut saillir de vingt-cinq à trente jumens par an, ce qui rendroit nécessaires cinq à six mille étalons.

Il y en avoit trois mille trois cents en 1789, suivant le dernier recensement, dans lequel ne sont point compris les étalons des haras particuliers, et ceux de plusieurs provinces qui n’étoient point dépendantes de l’administration des haras.


Moyens particuliers.

§. Ier. Exemples et récompenses. Le gouvernement ne doit point chercher à faire naître lui-même tous les chevaux nécessaires en France. Ce projet demanderoit des mesures trop compliquées et trop dispendieuses. La tâche qu’il doit exécuter est celle de faire assez pour porter les particuliers à faire le reste.

Il encouragera par des distributions d’étalons et de jumens, par des primes et par des prix.

Pour satisfaire aux vues d’encouragement proposées, et pour servir d’exemple, le gouvernement devroit être propriétaire de douze à quinze cents étalons. En 1789, il en avoit onze cent soixante-seize, et la France est agrandie depuis cette époque ; une partie de ces animaux seroit soignée dans des haras appartenans à l’État ; l’autre partie seroit déposée chez des particuliers, aux conditions dont il va être parlé.

En 1789, il y avoit dans les haras de l’État trois cent soixante-cinq étalons ; on pourroit porter ce nombre à cinq cents.

On désigneroit, dans les pays d’élèves, deux ou trois mille communes qui seroient obligées d’acheter et d’entretenir, à leurs frais, un étalon approuvé par l’inspecteur des haras.

Les étalons, au moment d’être distribués, seroient signalés, puis estimés à une valeur moyenne. Le procès-verbal de cette opération seroit remis au particulier, en même temps que l’étalon qui lui seroit abandonné en propriété, à condition de donner à l’administration des haras une bête de remplacement, à choisir parmi les trois premières productions mâles qui naîtroient de l’étalon d’une jument déterminée appartenance au particulier à qui l’on donne cet étalon.

Ces productions ne seroient reçues en remplacement qu’à l’âge de quatre ans ; alors le particulier seroit totalement acquitté.

Mais si la bête répartie venoit à périr par la faute du particulier, sans laisser de productions en remplacement, il seroit tenu de la payer au prix de l’estimation.

L’administration des haras se procureroit, aux frais de l’État, six à sept cents étalons, qu’elle distribueroit aux propriétaires des jumens les plus distinguées ; l’approvisionnement du reste des étalons, pour atteindre le nombre de cinq à six mille, seroit abandonné à l’industrie des particuliers, que l’on exciteroit par divers encouragemens.

Le premier acte de l’administration seroit d’acheter d’abord les six à sept cents étalons à distribuer, et d’en faire la répartition le plus tôt possible. Ces étalons seroient pris de l’âge de trois, quatre et cinq ans.

Les sujets destinés à remplacer ceux-ci seroient achetés avec plus de précaution. L’administration des haras les feroit choisir étant poulains, et acheter à l’âge de six mois, d’un an, ou de dix-huit