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Les petites sont enfilées ; celles qui ont un cœur ligneux, on le leur enlève en les fendant longitudinalement ; celles qui sont charnues, sont coupées par tranches minces ; et celles qui sont bulbeuses, effeuillées, divisées par lanières ou transversalement.

6°. On étend dans un grenier bien aéré les semences émulsives, pourvues de leurs enveloppes, fussent-elles ligneuses, mais sans leurs parties charnues. On opère de même pour les semences farineuses, bien mûres et séparées de leurs baies.

On dessèche à l’étuve les semences mucilagineuses de coin ; par exemple, au soleil les autres graines inodores ; et à l’ombre celles qui sont aromatiques, ou douées d’un principe âcre et volatil.

7°. On obtient l’exsiccation de la plupart des fruits, en les exposant successivement et à plusieurs reprises à la chaleur ménagée d’un four et à celle du soleil ; aux uns, on conserve leur peau, (les prunes) on en dépouille les autres, (les pommes, les poires.)

8°. Il est des racines, comme celles des orchis, pour faire le salep, par exemple, qu’on enfile et qu’on plonge dans l’eau bouillante avant de les faire sécher.

Ce procédé, introduit dans l’économie domestique, pour la dessiccation des haricots verts, des fèves de marais, etc., nous procure l’avantage de manger, au milieu de l’hiver, ces légumes presque dans le même état de couleur et de saveur qu’ils avoient au moment où on les a séparés des plantes auxquelles ils appartenoient.

Conservation. La conservation des médicamens simples et composés est une opération que l’on doit ranger au nombre de celles qui sont les plus importantes de la pharmacie.

Quand on a employé toutes les précautions indiquées pour la dessiccation des racines, des feuilles, des fleurs et des semences, il convient de les secouer sur une toile, pour en séparer le sable, la terre et les œufs d’insectes qui pourroient s’y trouver mêlés ; il faut avoir soin de ne pas enfermer les plantes séchées à l’étuve, qu’elles ne soient parfaitement refroidies. Dans les officines de pharmacie, on a pour habitude de serrer les plantes dans des vases de verre ou dans des boîtes de bois peintes en dehors, et garnies intérieurement de papier collé avec de l’amidon, dans la préparation duquel on ajoute un peu de sulfate acide d’alumine et de potasse.

Ou avoit conseillé autrefois de chauffer légèrement les roses rouges, le coquelicot, dans une bassine pour détruire par la cuisson les œufs d’insectes qui les attaquent et les détruisent ; mais c’est avec modération qu’on doit mettre ce moyen en usage pour ne pas altérer la couleur des fleurs ; l’air et le crible sont préférables.

Il faut placer ces vases à l’abri du contact des rayons lumineux, dans un endroit sec et froid ; mais ces moyens étant impraticables dans certains établissemens et chez les herboristes, à cause des localités et de la multiplicité des vases que cette pratique entraîneroit, il faut les mettre dans des sacs, les isoler ou les attacher au plancher.

Il faut visiter de temps en temps certaines parties des plantes, et sur-tout les fleurs, qu’il est bon de passer quelquefois au crible ; les racines, feuilles, fleurs et graines, demandent à être renouvelées tous les deux ans ; dans le nombre, plusieurs l’exigent chaque année.

On n’obtient la conservation des minéraux qu’en les garantissant de l’action de l’humidité et du contact de l’air, à cause de la prompte oxigénation de la plupart d’entr’eux ; il faut, pour les oxides, qu’ils soient dans des vases qui ne laissent pas passer les rayons lumineux.

À l’égard des substances animales,