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naître ; mais se trouvera-t-il beaucoup de personnes qui prennent la peine de les suivre ? Quant aux étables, au lieu d’entasser les animaux dans des réduits clos et obscurs, il faudroit leur donner de l’air et de la lumière, et tenir ces logemens dans la plus grande propreté.

Il faudroit que les vaches laitières fussent nourries dehors, dans des enclos en liberté, en un mot dans des pâturages ; là, elles s’exercent à leur aise, la transpiration s’exécute naturellement ; le lait est mieux travaillé ; il a les meilleures qualités. Il seroit nécessaire en outre de renouveler le lait des vaches, c’est-à-dire de leur faire faire un veau tous les ans. Ainsi ces bêtes seroient exemptes des fureurs utérines, et ne seroient pas atteintes non plus de l’espèce de phthisie pulmonaire qui nous occupe.

Ainsi la vitalité de ces animaux seroit bien supérieure à celle dont ils jouissent dans les étables des nourrisseurs qui les tiennent le mieux. Il est de fait qu’elles donneroient moins de lait, mais il seroit beaucoup plus riche en crème et beaucoup plus profitable à l’homme.

Cependant, nous n’osons rien reprocher au lait que la capitale consomme ; c’est aux médecins instruits et amis de l’humanité, à faire des recherches à cet égard ; nous nous estimerons très-heureux si nos observations peuvent leur être de quelque utilité ; mais nous pensions que le lait des vaches affectées de la maladie est loin d’avoir, sur-tout pour la nourriture des enfans, les qualités qu’on désireroit qu’il eût ; nous ne pouvons mieux faire à cet égard que d’invoquer les lumières des personnes qui s’occupent de l’hygiène publique, et nous pensons qu’il est digne de la police de chercher à diminuer ces causes, qui ne sont que trop nuisibles, et même de tâcher de les faire cesser entièrement, tant pour l’avantage de l’espèce humaine, que pour la conservation des animaux utiles que cette maladie fait périr en grand nombre. (Ch. et Fr.)


PORTIÈRES, nom que l’on donne aux brebis desquelles on tire la race. (S.)


POULE D’EAU, (Fulica chloropus Lin., et gallinula chloropus Lath) M. Latham, dont la méthode ornithologique n’est qu’une modification de celle de Linnæus, a fait des poules d’eau un genre particulier, sous le nom de gallicole, dans l’ordre des échassiers. (Grallæ.)

Caractères des échassiers : Le bec presque cylindrique, de grands pieds, et les jambes nues en partie ; le corps comprimé, à peau très-mince ; la queue courte.

Caractères génériques des gallinules : Le bec droit, épais à sa base, se terminant en pointe aiguë, et s’avançant sur le front à la base de sa pièce supérieure ; le front dénué de plumes et recouvert d’une membrane épaisse ; les ailes courtes, et concaves en dessous ; trois doigts devant et un en arrière, tous divisés à leur origine.

Caractères spécifiques : Le front de couleur fauve, avec une membrane rouge à la tête, le corps noirâtre et le croupion blanc ; les doigts allongés, et garnis, dans toute leur longueur, d’un rebord membraneux.

Cet oiseau n’a de commun avec la poule que son nom, et quelque légère conformité dans le bec. Du reste, c’est un habitant des eaux : on le trouve sur le bord des étangs et des rivières, quelquefois aussi dans les marais. Quoique ses pieds ne soient point munis de cette membrane que la nature a donnée comme une rame naturelle aux oiseaux aquatiques, la poule d’eau ne laisse pas de nager, lorsqu’elle veut traverser d’une rive à une autre ; mais ses mouvemens indiquent ses efforts ; elle frappe sans