Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/610

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment dans les terrains sablonneux, où les fourrages sont assez ordinairement rares et de médiocre qualité. (Parm.)


STRAMOINE EN ARBRE, (Datura arborea,) plante de la famille des solanées, que la beauté et l’élégance de ses fleurs font rechercher pour l’ornement des serres, ou pour décorer les appartemens.

Fleurs, blanches, ayant des raies longitudinales d’un jaune pâle, pendantes, en forme d’entonnoir fort évasé et de huit à dix pouces de longueur, très-odorantes. La partie supérieure de cette fleur a cinq angles, cinq plis et cinq pointes. Elle fleurit en automne.

Fruit. Glabre, non épineux.

Feuilles, ovales, lancéolées, pointues, très-entières, vertes, molles et légèrement velues, grandes, douces au toucher.

Port. Tige cylindrique, glabre, presque ligneuse, de douze à quinze pieds de hauteur ; rameuse.

Lieu. Le Pérou.

Usages. Elle fournit une fleur remarquable par sa grandeur et par sa beauté, ce qui la rend fort recommandable pour l’ornement des serres, ou pour décorer les appartemens.

Mode de reproduction. Par boutures qu’on fait au printemps et en automne, qui reprennent facilement dans ces deux saisons dans une terre douce, légère, mêlée de terreau entièrement consommé.

Culture. En pot ou en caisse, dans l’orangerie en hiver : en plein air dans la belle saison. Il lui faut peu d’arrosemens. (Tollard, aîné.)


SUBSTITUTION DE SEMENCES. Si on sème un gros et un petit gland, dans des circonstances absolument semblables, le premier produira un arbre beaucoup plus fort et plus vigoureux que l’autre. Si on sème le petit dans une très-bonne terre labourée, et le gros dans une très-mauvaise, le petit au contraire donnera un plus bel arbre que le second.

Cette expérience, choisie entre mille, s’applique également et généralement à toutes les graines ; et si elle n’est pas sensible dans les plus petites, c’est que la différence de leur grosseur est trop peu considérable.

On se rend très-facilement raison de ce fait, en considérant que c’est au moment même de leur développement que la radicule et la plantule des graines germantes acquièrent l’amplitude de force vitale qui doit servir de base à leur croissance pendant toute la vie de la plante qu’elles commencent, et que plus ces parties trouvent de nourriture dans le cotylédon ou les cotylédons qui les accompagnent toujours et dans la terre où elles sont placées, et plus elles complètent leurs moyens d’activité vitale.

Ainsi la plus belle graine semée dans un mauvais terrain ou dans un bon terrain mal cultivé, donnera des productions médiocres. Il en sera de même de celle qui aura été transportée dans un sol ou dans un climat contraires à la nature de la plante à laquelle elle appartient, mais cela avec des modifications sans nombre, tenant à diverses causes.

On dit dans ces deux cas que les graines ou les plantes sont dégénérées.

Presque toutes les graines dégénérées peuvent être ramenées à leur première beauté en les semant une ou plusieurs années de suite dans une terre ou un climat plus favorables, ou au moins aussi favorables à la végétation des plantes qu’elles fournissent, que celui dont on les avoit primitivement tirées.

Ce petit nombre de faits, dont on ne peut contester la justesse, suffit pour résoudre la question qui divise les cultivateurs relativement à l’utilité ou l’inutilité du changement des semences des céréales et autres plantes cultivées, soit dans tous les sols en général, soit dans chaque espèce de sol en particulier ; c’est-à-dire que la grosseur, la beauté seule de la semence doit avoir, et a en effet de l’influence sur la beauté des récoltes, lorsque toutes les autres circonstances sont égales.

Les mauvaises terres et les terres médiocres, étant plus fréquentes que les bonnes, il n’est pas étonnant que l’expérience paroisse généralement être pour ceux qui soutiennent qu’il faut changer de temps en temps les semences des céréales, et sur-tout du blé, la plus précieuse d’entr’elles, pour obtenir de belles récoltes. Mais quand on consulte les cultivateurs sur les motifs de leur pratique à cet égard, on s’aperçoit qu’ils ne les connoissent pas. Par exemple, dans tel lieu on