Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ressort à boudin, ces deux espèces de portes ou ailes soient serrées l’une contre l’autre, et qu’elles ne puissent s’étendre et se déployer, comme les représente cette figure 1, qu’en opérant un resserrement considérable dans les spirales L l. Les deux anneaux m m, qu’on voit pratiqués sur le côté d’une des ailes, même figure, doivent être ménagés de manière à ce que le côté b c de l’autre aile batte contre. Sur ces châssis on attache un filet d’un fil proportionné à la force du gibier. On sent que ce filet doit être tendu lâche et boursé, pour envelopper le corps de l’animal.

C’est ici, en quelque sorte, la première partie du piège ; la seconde est le ressort et les différentes pièces dont il est composé. Ces pièces sont montées sur une plaque ou platine de métal, de cuivre ou le fer : c’est la pièce N n, fig. 1, appliquée le long de la base de hêtre, dans l’espace compris entre les deux têtes où la largeur du bois est la moindre. Cette plaque soutient quatre pièces jouant sur autant de pivots, comme on les voit chacune à part, figures 2, 3, 4 et 5. La première de ces pièces est la bascule, la seconde, le levier ; la troisième, l’échappement ; et la quatrième, la détente.

La bascule, fig. 2, est composée de deux pièces ; la bascule proprement dite PP p p, qui joue sur un pivot o, et le piston y 2, engagé dans cette bascule au crochet p par une rainure formée d’une broche ; ce qui se voit très-sensiblement à ce point p. Le piston q 2 est une branche d’environ seize ou dix-huit lignes de long, qui traverse verticalement la plaque de métal, ainsi que la base de bois au point N, fig. I, et qui sortant en dessous de la base, y est terminé à son extrémité 2 par une espèce de bouton qu’on voit en 2, fig. 6. Ce bouton, comme on doit le sentir, est brasé au bout du piston, après qu’il a été placé ; il doit être un peu plus large que la hase de bois en cet endroit, et ses bords servent à pincer et retenir les broches de fer G g qui se trouvent sous ce bouton, lorsque les ailes du piège sont ouvertes. Remarquez que, pour que le boulon recouvre ces petites broches, il faut, avant d’étendre tout à fait les ailes, faire baisser le piston, en appuyant le doigt sur le sommet de la bascule, marqué du second P, fig. 2. Lorsque les broches sont prises sous le bouton, on abaisse la branche coudée V p de cette bascule, et on la couche sur la platine, de sorte que son coude embrasse le pivot s du levier, fig. 3. Ce levier, aussi coudé, est renversé vers le point P de la bascule, lorsqu’on tend le piège ; et la bascule étant couchée sur la platine, le levier se ramène par dessus, et presse, à son premier point t l’extrémité p de la première pièce, à l’effet de l’empêcher de se relever : pour que lui-même ne se relève pas à son tour, on le recouvre, à son autre extrémité de v pièce fig. 4, que j’appelle échappement, laquelle roule sur un pivot u, et est taillée en biseau à son extrémité t Lorsque cette pièce a été, rabattue sur la précédente, on l’y fixe au moyen de la dernière de toutes, qu’on voit fig. 5 ; c’est une espèce de dard roulant aussi sur un pivot x, et sur lequel une crémaillère y, regardant l’extrémité v de la pièce précédente, reçoit et engage cette pièce par cette même extrémité. Lorsque cette crémaillère a mordu l’extrémité v de l’échappement, le piège est complètement tendu. Dans cet état, on arme le point z du dard de quelque appât ; et la bête pour laquelle il est destiné, venant pour s’en saisir, agite cette détente, qui, obéissant au plus léger mouvement, abandonne l’échappement v : celui-ci permet au levier T t de se relever, lequel à son tour, ne pressant plus la bascule p, la laisse se baisser, ainsi qu’elle en est sollicitée par les points G g des petites broches qui repoussent le bouton par lequel elles étoient retenues, et cessent