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de faire obstacle à ce que le ressort à boudin ramène l’une contre l’antre les deux ailes du filet. Tous ces mouvemens successifs se font dans le piège avec une incroyable rapidité.

Les fig. 6 et 7 forment un autre échappement un peu différent du précédent, et peuvent remplacer les fig. 4 et 5. Mais, au lieu d’être posées en ligne sur la longueur de la platine, elles sont posées Vis-à-vis l’une de l’autre sur la largeur de la base, à peu près à la place qu’occupe le dard dans la fig. 1, et se rabattent de droite et de gauche. Dans cet échappement, le levier T t, fig. 3, n’est point coudé ; il est droit dans toute sa longueur. Sa tête t est prise sous le point 2 de la fig. 6. Cet échappement roule sur un pivot I I, enfoncé comme je l’ai dit, sur le côté de la base du piège, et son extrémité 3, taillée en biseau, se prend dans une légère rainure, dont on voit la naissance au point 4 de la branche plate qui forme la détente, fig. 7. Le petit morceau de bois 5 est d’un bois tendre et moelleux ; on y attache au point 5, avec une forte épingle, l’appât convenable. La branche 6, de fil de fer ou de fort laiton, enfoncée dans la base vis-à-vis le pivot I I de l’échappement, forme une espèce d’anneau qui sert de pivot à la détente, en lui permettant de jouer librement. Cette détente n’est pas moins subtile que la précédente ; elle a pour but de faire, que l’appât soit placé moins en l’air que dans l’autre piège, d’où il suit que l’un convient mieux aux oiseaux, et le dernier aux quadrupèdes. Le premier peut être employé pour les oiseaux, tels que corbeaux, corneilles, pies, et autres espèces voraces ; le second, pour les fouines, putois, etc…

Lorsqu’on tend ce piège, on le recouvre de poussière ou de feuilles mortes. On peut l’attacher contre terre, en fixant ses extrémités sous des piquets ; et les pièces du ressort étant de métal, cuivre ou fer, doivent être brunies et mates, pour ne pas jeter de lumière.

On peut encore mettre au nombre des filets à ressort, le piège décrit dans l’Aviceptologie, sous le nom de trébuchet œdonologique de M. Arnault de Nobleville, bien que l’auteur des Ruses innocentes en eût depuis long-temps décrit un à peu près pareil. Dans ce piège, le filet au lieu d’être monté sur es châssis rectangulaires, comme dans les précédens, l’est sur deux branches de fort fil de fer, courbées en demi cercle. Les deux parties ne recouvrent point l’une sur l’autre, mais elles s’étalent à plate terre, et ne peuvent être tendues que sur un endroit uni. La grandeur de ce piège est indéterminée ; pour le rendre plus portatif, on ne donne à ses demi cercles que quinze à vingt pouces d’ouverture ou de diamètre. La construction de ce piège est fort simple, et peut s’exécuter sans ouvrier : on prend un premier bout de fil de fer d’une longueur convenable qu’on ploie en demi-cercle, et dont on recourbe les deux extrémités pour former à chacune d’elles un œillet. Par ces deux trous, on passe en double une forte ficelle ou une corde à boyau, et on la noue de manière qu’elle soit juste à l’espace compris entre les deux cornes ou extrémités du demi-cercle. L’on a ensuite un second bout de fil de fer d’un ou deux pouces plus court que le premier, et qui soit moins gros de moitié, ou même moins encore. On courbe aussi ce second fil de fer en demi cercle, et on en retourne en crochet les extrémités, comme si on vouloit imiter l’anse d’une marmite de fonte. On sent que ce second demi-cercle a moins de diamètre que le premier, et qu’il lui est concentrique, selon l’expression des géomètres ; c’est-à-dire, que le plus grand l’embrasse, comme le bord d’un grand verre peut recevoir le bord d’un plus petit. Cela compris, on engage les cro-