Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/662

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elles sécrètent le pollen ou liqueur prolifique du mâle.

La structure des glandes végétales est aussi inconnue que celle des glandes animales, mais on doit supposer que leur organisation est à peu près la même.

Du système exhalant. Les végétaux ont, comme les animaux, des vaisseaux exhalans. On en doit distinguer de deux sortes :

Les vaisseaux exhalans externes.

Les vaisseaux exhalans internes.

Des vaisseaux exhalans externes. La surface extérieure des différentes parties des végétaux éprouve une transpiration qui ne peut s’opérer que par des vaisseaux exhalans. Si l’on place une plante sous une cloche, celle-ci sera bientôt couverte à l’intérieur d’une rosée qui n’est que la transpiration condensée de la plante.

Les racines ont également leur transpiration. On voit souvent des racines pénétrer dans l’eau, et se couvrir d’une espèce de mucilage, qui n’est que l’humeur de la transpiration condensée.

Des vaisseaux exhalans internes. Il y a dans les cavités intérieures des végétaux une exhalation comme dans les cavités des animaux. Toutes les tiges creuses des végétaux sont lubrifiées par de semblables exhalations qui quelquefois se réunissent en liqueur. Ainsi, l’amande du cocotier, avant sa maturité, est entourée d’une liqueur claire et limpide.

Du système inhalant. Il y a chez les végétaux comme chez les animaux, un double système de vaisseaux inhalans ou absorbans, les externes et les internes.

Du système des vaisseaux inhalans ou absorbans externes. Les végétaux comme les animaux, absorbant beaucoup par leur surface extérieure, lorsque l’atmosphère est humide ils se conservent frais, quoiqu’on ne les arrose pas. Plusieurs plantes, telles que les cactus ou cierges, tirent peu de nourriture par leurs racines, ils se nourrissent principalement par ce que leur surface absorbe de l’atmosphère.

Du système des vaisseaux inhalans internes. Des vaisseaux inhalans se trouvent dans toutes les cavités des végétaux et en absorbent ce qui a été versé par les vaisseaux exhalans, comme chez les animaux. Si l’absorption n’est pas égale à l’exhalation, il se forme un épanchement qui ressemble a l’hydropisie des animaux. C’est ce que l’on voit dans les melons, lorsqu’ils sont trop mûrs. La liqueur exhalée n’est pas toute repompée, et elle s’accumule dans l’intérieur du fruit.

Des organes du système moteur. Les animaux ont des muscles pour se mouvoir, et des nerfs qui fournissent à ces muscles le principe de leurs mouvemens. C’est ce qui forme leur système moteur.

Les végétaux n’ont aucune partie analogue aux muscles et aux nerfs ; cependant plusieurs ont des mouvemens particuliers. On connoît ceux de la sensitive, de la dionœa, de l’hedisarum gyrans. Dans le temps de la fécondation, toutes les parties sexuelles sont agitées ; mais il n’est aucune plante où ces mouvemens soient aussi considérables que chez la vallisnera. Enfin, les trémelles oscillaires ont divers mouvemens analogues à ceux des animaux.

L’auteur suppose que ces mouvemens s’opèrent par le moyen des trachées. Toutes les parties qui éprouvent des mouvemens, telles que les feuilles, les corolles, les étamines, les pistils, etc., contiennent des trachées. Or, les trachées sont susceptibles d’une grande excitabilité, comme nous l’avons vu. Elles se contractent avec force. Ce sont donc elles qui opèrent les mouvemens des végétaux.

Du système des organes des forces végétales. Nos machines sont mues par des ressorts, des poids, des contre-poids. Nous ne connoissons rien de semblable chez les êtres organisés. Ils doivent cependant avoir un principe quelconque de leurs mouvemens. C’est ce qu’on appelle forces vitales. Mais quel est le principe, quelle est la nature des forces vitales ? ils sont encore peu connus

L’auteur rapporte les forces vitales à trois causes principales :

1°. L’action des solides.
2°. L’action des tuyaux capillaires.
3°. L’action de l’air.

De l’action de l’air contenu dans les vaisseaux des végétaux. Les végétaux contiennent une très-grande quantité d’air, comme nous l’avons vu ; cet air doit y éprouver des altérations continuelles de dilatation et de condensation. Or, ces mouvemens alternatifs doivent donner une impulsion non interrompue aux liqueurs contenues, avec cet air, dans les vaisseaux du végétal. C’est ce qui est confirmé par l’observation.

Hales rapporte qu’ayant coupé une branche de vigne, et en ayant introduit le chicot dans un tube, il observoit que, quand le soleil dardoit fortement sur le cep, il en voyoit sortir et monter à travers la sève une si grande quantité de bulles d’air qu’elles faisoient beaucoup de mousse, et que le suc