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mammaux. Cet amnios reçoit la nourriture par le cordon ombilical, qui s’y insère par un seul point.

Le cordon ombilical, c, fig. 9, naît toujours du placenta ; il pénètre à travers le chorion, qu’il perce vers son extrémité, ainsi que l’amnios, pour envelopper la radicule.

Des cotylédons. En enlevant le placenta, le chorion et l’amnios, on trouve les cotylédons, p, fig. 9, et l’embryon, qui demeurent à découvert.

De l’embryon ou fœtus végétal. On y distingue deux parties principales : la radicule, r, fig'. 9, qui se montre a l’extrémité des cotylédons, comme un point. C’est la racine de la plante.

La calicule, ou petite tige, t, fig. 9, désignée communément par le nom de plantule ; elle est logée entre les cotylédons ;

Les feuilles séminales, f, fig. 9, sont éparses dans les cotylédons.

Le fœtus végétal n’est point nourri comme le fœtus animal. Celui-ci reçoit directement le sang de sa mère par les artères ombilicales, qui vont s’aboucher avec ses artères iliaques, le cordon ombilical du fœtus végétal ne va point communiquer directement avec lui, il lui fait seulement une enveloppe, x, fig. 9, conjointement avec le chorion ; et la radicule nichée dans cette petite loge pompe sa nourriture par absorption comme elle fera lorsqu’elle aura pénétré dans la terre.

Du système des organes de la sensibilité. Suivant les analogies, les végétaux ne sont pas dépourvus de sensibilité. Elle paraît sur-tout très-considérable chez les trémelles oscillaires ; mais les physiologistes ignorent encore quels sont les organes de cette sensibilité. Les animaux ont des sens externes, et leur sensibilité paroît résider dans un système nerveux. Nous ne connoissons, chez les végétaux, aucun organe analogue aux sens, et ils n’ont point de systèmes nerveux : néanmoins ils donnent différens signes de sensibilité, et, suivant les analogies, ce sont des êtres sentants : il faut donc qu’ils aient les organes du sentiment, soit externes, soit internes.

Des sens externes, 1°. Le sens du toucher paroît répandu à toute leur surface. Ce sens est très-sensible chez la sensitive et la dionée.

2°. Ils sont très-sensibles à l’impression de la lumière. Ont-ils un sens analogue à la vue, comme on peut le supposer aux vers de terre, aux polypes… qui sont également sensibles à la lumière, quoiqu’ils n’aient point d’yeux ?

3°. Ils sont également sensibles à l’impression de la chaleur. Darwin supposoit, pour cette sensation un sens particulier chez les animaux. Les végétaux en auroient-ils un analogue ?

4°. Les végétaux doivent avoir, comme les animaux, le sens de la reproduction. Ceux de leurs organes qui servent à cette fonction donnent dans le moment des signes manifestes de sensibilité.

5°. Les végétaux paraissent choisir leurs alimens. Leurs chevelus auroient-ils un sens analogue à celui du goût, comme le rhizostomes, le polype coupé en plusieurs morceaux, qui n’ont également que des suçoirs ?

Quant aux odeurs et aux sons, ils n’y paraissent pas sensibles.

Des sens internes. Toutes les impressions externes que reçoivent les animaux, ou leurs sensations, se rapportent à un point central, qui est leur sens interne, ou sensoriel commune. Y a-t-il un pareil centre, ou sens interne, chez les végétaux ? Ce seroit conforme à l’analogie ; car tous les mouvemens, par exemple, de la vallisnera, soit mâle, soit femelle, paroissent avoir un même but, celui de concourir à la fécondation de la plante. Or, ce concours uniforme de mouvemens suppose qu’ils sont tous ordonnés par un seul centre. Mais il n’y a sur tous ces objets que des analogies très-éloignées.

Tous les dits que nous venons d’exposer, conclut l’auteur, sur la structure des animaux et sur celle des végétaux, confirment une vérité apperçue depuis long-temps, et qui n’avoit pas encore été développée avec les preuves nécessaires ; cette vérité est que :

Les êtres organisés sont construits sur un seul et même plan, qui subit seulement différentes modifications dans les diverses espèces.

Par conséquent les êtres existant sur notre globe ne forment plus que deux grandes classes : les êtres inorganiques et les êtres organiques. (S.)


VÉNERIE. C’est, à proprement prier, l’art de chasser les bêtes sauvages dans les forêts, avec des chiens courans. Simple dans son principe, cet art est devenu très-compliqué dès que la puissance et la richesse en ont fait leur apanage exclusif, et il a cessé d’être utile dès que le luxe s’en est emparé. Mais les souverains et le princes l’ont jugé