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sans doute à la circulation de quelques fluides : on peut supposer que ce sont les divers fluides lymphatiques dont nous parlons.

De la circulation du suc propre (ou idiochule), et de ses vaisseaux. Ce sont encore quelques uns des vaisseaux mmm, qui servent à la circulation du suc propre.

De la circulation de l’air chez les végétaux, et de ses vaisseaux. Les différentes expériences que nous avons rapportées ne laissent point de doute sur cette circulation de l’air.

De la circulation dans le système capillaire végétal. Il y a, chez les végétaux comme chez les animaux, un système capillaire auquel aboutissent les dernières ramifications des artères, et commencent les premières vésicules, ainsi que les vaisseaux sécrétoires. L’anatomie n’a encore pu parvenir à développer l’organisation de ce système, ni chez l’animal, ni chez le végétal ; mais des faits positifs en démontrent l’existence aux physiologistes. C’est dans ces organes que le système artériel communique avec le système veineux, avec le système capillaire des membranes muqueuses des membranes séreuses, et avec celui des glandes. C’est encore dans ces organes que se sécrètent ces sucs si variés qu’on retrouve chez les végétaux.

Toutes ces opérations ne peuvent avoir lien sans qu’on suppose différens ordres de vaisseaux particuliers dans le système capillaire.

1°. L’artère qui apporte la sève artérielle.

2°. Les vaisseaux pneumateux dans lesquels l’air est contenu.

3°. Les vaisseaux lymphatiques.

4°. Les vaisseaux sécrétoires.

5°. Enfin les vaisseaux veineux qui reprennent la sève veineuse et la reportent dans le torrent de la circulation.

Cette sève veineuse a été, comme le sang veineux des animaux, appauvrie par les sécrétions : elle a donc besoin d’être revivifiée par le concours de l’air et par son mélange avec la nouvelle sève qui arrive par les organes nutritifs. C’est ce qui s’opère dans le système artériel.

Du système des organes de la reproduction. Des observations multipliées ont constaté que les végétaux se reproduisent par des moyens analogues à ceux qui opèrent la reproduction des animaux. Ils ont des organes mâles et des organes femelles, indépendamment des organes communs, le calice et la corolle.

Des organes mâles. Ils sont composés de deux parties principales, le filet de l’étamine et l’anthère. L’anthère contient une très-grande quantité de petits globules qui sont remplis d’un fluide particulier, lequel est l’aura seminalis, ou liqueur reproductive qu’on appelle pollen.

Les organes femelles. Ils sont très-multipliés, et l’auteur y a retrouvé tous ceux qui existent chez les femelles des animaux ; il leur a donné en conséquence les intimes noms.

Le pistil est un petit tube percé qui représente les parties externes des animaux. 1°. Le stygmate ou cunéole, qui en est l’ouverture extérieure, par laquelle s’introduit le pollen. 2°. Le vagin ou conduit qui porte le pollen jusqu’à la cavité intérieure où sont les ovules. L utérus a, fig. 8 et 9, est la cavité où est l’ovule ou la graine.

L’ovule, ou petit œuf, correspond à l’œuf de la femelle des animaux. Un cordon délié l’attache à l’utérus. C’est le cordon ombilical. L’ovule, avant la fécondation, contient un fluide particulier qui, en se mélangeant avec le pollen du mâle, produit, par cristallisation, le petit embryon, ou fœtus végétal.

Cette opération est accompagnée d’une chaleur très-considérable chez quelques plantes, telles que l’arum.

Quelques botanistes ont donné le nom d’ovaire ou de réceptacle à l’organe qui contient l’ovule ; mais, dit l’auteur, on doit lui laisser le nom d’utérus, puisqu’il en remplit les fonctions, et les végétaux n’ont point d’ovaire. Cet utérus n’a quelquefois qu’une seule loge, comme dans le châtaignier, fig. 8, le noyer. D’autres fois il en a plusieurs, comme dans le hêtre. Il est quelquefois entièrement fermé, comme dans les fruits dont nous venons de parler : d’autres fois il n’est qu’à moitié fermé, comme dans la noisette, le gland. Le placenta, chez les végétaux, est la partie des enveloppes de l’embryon qui adhère à la face interne de l’utérus, par de petits mamelons. Ce placenta est très-visible dans le châtaignier, a, fig. 8, le marron d’Inde, la noisette.

Le chorion, b, fig. 8, est la partie de l’enveloppe extérieure de l’embryon, qui est continue au placenta : telle est la membrane coriacée de la châtaigne, du marron d’Inde, la faine.

L’Amnios. Au dessous du placenta et du chorion, se trouve une membrane fine et déliée qui enveloppe immédiatement le fœtus ; telle est la membrane fine qui enveloppe l’amande, la noisette. Elle remplit les mêmes fonctions que l’amnios chez le fœtus des