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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



Théodose, moine, que les fidèles nommèrent dans la suite patriarche de Jérusalem, condamnait franchement l’apostasie qui eut lieu à Chalcédoine, car il avait toujours été présent et était au courant de tout ce qui s’y était passé, et qu’il découvrait l’hypocrisie et l’apostasie, celui-ci entra en colère, et ordonna à un ducenarius, l’un de ceux qui le suivaient, de traiter Théodose, avec diligence, comme un perturbateur et un adversaire de la volonté de l’empereur. Comme celui-ci allait le faire, le bienheureux Pierre qui était encore moine et n’était pas honoré de l’épiscopat, fut rempli d’un zèle ardent ; il connaissait cet homme depuis son séjour à la cour[1] ; il lui jeta son étole[2] sur la nuque[3] et il lui disait d’un ton prophétique : « Toi qui oses t’interposer dans une question de foi et trancher en tout, n’as-tu pas fait telle et telle chose cette nuit-ci ? Je suis le moindre de tous les saints qui sont ici ; mais si tu le veux, je parlerai et le feu descendra aussitôt du ciel et te consumera, ainsi que ceux qui te suivent. » Alors celui-ci, plein de crainte et de tremblement, le reconnut, se jeta à ses pieds et lui fit cette

  1. Comitatus, cf. p. 85, 97.
  2. Orarium.
  3. Comparer au geste suivant de Théophile : ἐνειλεῖ τῷ Ἀμμωνίῳ τὸ ὠμοφόριον ἐν τῷ τραχήλῳ οἰϰείαις χερσὶ, ϰαὶ πληγὰς ταῖς σιαγόσιν αὐτοῦ ἐμφορήσας..... P. G., t. XLVII, col. 23.