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LVII. — VISION DE THÉOSÈBE.



demande devant tout le monde : « Laisse-moi, Seigneur Nabarnougi[1], je ne savais pas que ta sainteté était ici. » — C’est ainsi que (le Decenarius) laissa le bienheureux Théodose ; il n’osa plus désormais rien dire ou faire contre les saints ; il prit Juvénal et rentra à Césarée[2].

LVII. — L’abba Paul, ancien sophiste[3], qui était le compagnon[4] de l’abba André, avancé en âge, et chef de monastère[5], nous racontait : Au temps du concile de Chalcédoine, nous vivions tous deux en paix, mon frère Théosèbe et moi. C’était un homme éloquent, qui avait en outre une grande connaissance des sciences profanes ; il était perplexe au sujet du dogme[6] des deux natures et il demandait au Seigneur de lui faire la grâce de savoir ce qu’il devait penser sur ce sujet et qui il devait suivre de ceux qui refusaient de confesser deux natures ou de ceux qui les admettaient. Saint Jean l’Évangéliste[7] lui apparut et lui dit : « Théosèbe, celui qui était depuis le commencement (est) celui que nous avons entendu, celui qui s’est révélé à nous ; nous avons vu de nos yeux et touché de nos mains le Verbe de vie[8]. »

  1. C’est le nom ibérien de Pierre.
  2. Cf. supra, p. 24. Juvénal retourna à Constantinople et Théodose fut nommé, par les moines, patriarche de Jérusalem. Vingt mois plus tard (fin 453), le comte Dorothée ramena Juvénal, massacra des moines près de Néapolis, cf. supra, p. 24, et chassa Théodose et les évêques qu’il avait créés.
  3. απὸ σοφιστῶν.
  4. Litt. « qui était fils du repos ».
  5. André l’ancien et Paul le sophiste sont mentionnés : Land, III, 189, 190, 192. Paul l’est encore p. 162, 163, 166. Cf. supra, ch. xxxviii.
  6. δόγμα.
  7. Εὐαγγελιστής.
  8. Cf. I Jean, i, 1.