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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



LXXI. — Le frère Anastase, moine d’Édesse, qui avait été scolastique[1], eut un songe analogue[2]. Comme il était encore à Beyrouth et qu’il adhérait aux renégats, il vit (dans une vision) un saint et vénérable vieillard[3] qui lui dit : « Si tu veux être sauvé, prends un cheval, et cours près de l’évêque Pierre l’Ibère ; tu en recevras la vraie lumière et tu seras sauvé. » Aussitôt il se dépouilla de tout et vint trouver (notre) père, qui était alors à Aphthoria[4] près de l’abba Grégoire ; il lui raconta l’objet de la vision (précédente) et des autres plus nombreuses, qu’il avait eues, quand il était à Antioche et dans son voyage[5], et qui lui annonçaient par avance qu’il devait se retirer du monde et qui lui ordonnaient de quitter et de fuir complètement ce monde, (puis) il fut persuadé, convaincu et il fut reçu par lui et instruit dans la foi orthodoxe ; et après avoir anathématisé le concile de Chalcédoine, il fut moine près de lui et renonça au monde.

  1. Cf. Patr. Or., II, 55, 96. La présente vision est racontée p. 83-84.
  2. Litt. « vit la même force de songes ».
  3. D’après P. O., II, 83, ce vieillard était Pierre l’Ibère.
  4. Les manuscrits AB portent, sans doute possible, Aphtoridâ, mais on trouve Aphtoria dans Raabe, p. 120, 136 et dans les lettres de Sévère, éd. E. W. Brooks, p. 132 (texte) et 119 (trad.). Nous avons donc sans doute deux cas du même nom Ἀφθορίας et Ἀφθορίαδα. — Pierre passa quatre mois à Aphtoria (Raabe, 113) et quitta le village après la Pentecôte (5 juin 488). Il alla de là à Azot où il était encore au mois de Techri (oct.-nov. 488) ; il y tomba malade ; on le transporta à Iamnia où il apprit la mort d’Isaïe qui avait eu lieu le 11 août, il mourut le 1er décembre 488. — La présente histoire se place donc de mars à juin 488. M. Clermont-Ganneau propose d’identifier Aphtoria avec Arsouf ou Apollonia, Études d’Archéologie orientale, t. II, Paris, 1896, p. 18, ou avec Antipatris, Recueil d’Arch. or., t. III, 240-241.
  5. Litt. « dans sa montée ».