Page:Rugendas - Voyage pittoresque dans le Brésil, fascicule 1, trad Golbéry, 1827.djvu/9

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de ce que nous avons dit ; car au nord et à l’ouest elles sont tracées par la portion occidentale de la chaîne intérieure, par la portion méridionale de la seconde chaîne, et enfin par la branche de jonction de l’une à l’autre. Un chaînon des montagnes intérieures vient courir au sud du Paraguay pour le séparer de la province de Parana ; et quant à la limite occidentale du Paraguay, c’est encore une branche de ces montagnes intérieures ; mais cette branche qu’elle envoie vers le sud, ne fait plus partie du Brésil, et en général les frontières de cet empire du côté du Rio-de-la-Plata et du Haut-Pérou sont tracées par des fleuves, et croisent ainsi les divisions naturelles des provinces en bassins.

Comparons maintenant les divisions politiques à celles de la nature.

L’immense région des Amazones compose la plus grande partie des provinces de Para, Mato-Grosso et Goyas. Celle de la côte du nord forme aussi la plus grande partie des provinces de Maranham, Piauhi, Seara, Parahiba et Rio-Grande-do-Norte. La région du San-Francisco forme la province de Pernambuco et presque toute celle de Minas-Geraes. La région de la côte de l’est, outre le reste de Minas-Geraes, forme les territoires de Sergipe, Ilheos, Porto-Seguro, Espiritu-Santo, Rio-Janeiro, une partie de San-Paulo, Santa-Catharina, et Rio-Grande-de-Sul. Quant au Paraguay, il englobe la partie méridionale de Mato-Grosso ; enfin le Parana est réparti entre le sud de Goyaz, San-Paulo et Rio-Grande-de-Sul.

On ne peut méconnaître dans l’ensemble une certaine coïncidence des frontières naturelles et politiques. On la retrouve plus particulièrement dans la série des petites provinces qui se sont formées en bandes étroites sur la côte de Santa-Catharina à Seara, comme pour répondre au cours des rivières qui se jettent ici dans la mer. Cette série n’est interrompue que par la province de Pernambuco qui compose la partie inférieure ou septentrionale du grand bassin de San-Francisco. À l’ouest de Seara les grandes provinces de Maranham et de Piauhi répondent aux deux fleuves les plus importans de la côte du nord : enfin, des limites très incertaines et marquées seulement de lignes droites très-arbitraires, dessinent dans l’immense région des Amazones, si peu connue encore, les provinces très-étendues de Mato-Grosso et de Para. Sous ce point de vue les anomalies les plus frappantes sont celles que nous offrent les provinces de Minas-Geraes et de San-Paulo ; mais elles s’expliquent quand on considère que leur existence politique et leurs frontières sont dues principalement à l’extension des mines d’or que l’on trouve sur les deux versans des montagnes de la côte. C’est ainsi que cette chaîne, qui partage le cours des eaux entre la côte d’orient et San-Francisco, au lieu d’être aussi la limite entre Minas-Geraes et les