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Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/339

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interprétations

homme méchant et idiot, simplement comme un bon chien d’un chien hargneux, et toute espèce de chien d’un loup ou d’une belette. Et si vous devez croire, ou prêcher sans y croire, la foi en un monde ou une loi spirituelle — seulement dans l’espoir que quoique vous commettiez, ou que d’autres commettent d’insensé ou d’indigne — cela pourra grâce à ces doctrines être raccommodé et replâtré, et pardonné, et entièrement remis à neuf — moins vous croirez en un monde spirituel et surtout moins vous en parlerez, mieux cela sera.

60. Mais si, aimant les créatures qui sont comme vous-même, vous sentez que vous aimeriez encore

    par le christianisme dans l’idée de la vertu et du bonheur humains »). Ruskin n’avait pas besoin, au point de vue logique, de séparer si fortement la religion et la morale. Aussi il y a dans cette nouvelle idée, si même c’est la première qui a conduit Ruskin à elle, quelque chose de plus. Et c’est une de ces vues assez particulières à Ruskin, qui ne sont pas proprement philosophiques et qui ne se rattachent à aucun système, qui, aux yeux du raisonnement purement logique peuvent paraître fausses, mais qui frappent aussitôt toute personne capable à la couleur particulière d’une idée de deviner, comme ferait un pécheur pour les eaux, sa profondeur. Je citerai dans ce genre parmi les idées de Ruskin, qui peuvent paraître les plus surannées aux esprits banals, incapables d’en comprendre le vrai sens et d’en éprouver la vérité, celle qui tient la liberté pour funeste à l’artiste, et l’obéissance et le respect pour essentiels, celle qui fait de la mémoire l’organe intellectuelle plus utile à l’artiste, etc., etc.

    Si on voulait essayer de retrouver l’enchaînement souterrain, la racine commune d’idées si éloignées les unes des autres, dans l’œuvre de Ruskin, et peut-être aussi peu liées dans son esprit, je n’ai pas besoin de dire que l’idée notée, au bas des pages 212, 213 et 214 à propos de « je suis le seul auteur à penser avec Hérodote » est une simple modalité de « Horace est pieux comme Milton », idée qui n’est elle-même qu’un pendant des idées esthétiques analysées dans la note des pages 244, 245, 246. « Cette coupole est uniquement un vase grec, cette Salomé une canéphore, ce chérubin une Harpie », etc. — (Note du Traducteur.)