Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/34

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« En son air se rassemblent
De doux souvenirs et d’aussi douces promesses[1]. »

Le charme parfait qui émane d’une femme peut seulement être fait de cette majestueuse paix qui a son fondement dans la mémoire des années utiles et heureuses — pleines de doux souvenirs ; — unie à cette jeunesse, plus digne encore, toujours capable de transformations, et toujours pleine de promesses, ouverte et modeste à la fois, brillante de l’espoir des choses meilleures à acquérir et à répandre. Il n’est point de vieillesse tant que ces promesses subsistent encore.

72. Ainsi vous devez premièrement modeler son enveloppe physique, puis, à mesure que les forces qu’elle acquerra vous le permettront, remplir et pétrir son esprit avec toutes les connaissances et les pensées qui tendront à confirmer son instinct naturel de la justice et à affiner son sens naturel de l’amour.

Il faudra lui donner toutes les connaissances qui la rendront plus capable de comprendre l’œuvre de l’homme et même d’y aider. Cependant il ne faudra pas les lui donner en tant que connaissances, comme si connaître pouvait être jamais son objet à elle, tandis qu’il est de sentir et de juger. Il n’est d’aucune importance, (comme si cela pouvait être pour elle un sujet d’orgueil ou de perfectionnement), qu’elle sache plusieurs langues ou une seule ; mais il est de la plus haute importance qu’elle puisse témoigner de la bonté à un

  1. Wordsworth (A true woman).