Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/49

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dans chaque couronne de nuages, restent pour vous vierges d’inscription, autels bâtis non « à un Dieu inconnu », mais par un Dieu inconnu.

V

86. — Voilà donc pour la nature, pour l’éducation de la femme, pour son rôle dans la maison et son rôle de reine. Nous arrivons maintenant à notre dernière et plus grave question. Quel est son office de reine à l’égard de l’État ?

Nous sommes généralement sous l’impression que les devoirs d’un homme sont publics et ceux d’une femme privés. Il n’en est pas tout-à-fait ainsi. L’homme a une œuvre ou devoir personnel à accomplir, et une œuvre ou devoir public, qui est l’expansion de l’autre dans ses rapports avec l’État. De même la femme a une œuvre ou devoir personnel à accomplir dans son foyer, et une œuvre ou devoir public, qui est aussi l’expansion de son œuvre privée.

Or l’œuvre de l’homme pour son foyer est, comme il a été dit, d’assurer sa permanence, son progrès, sa défense ; l’œuvre de la femme est d’en assurer l’ordre, le bien-être et la grâce.

Élargissez ces deux fonctions. — Le devoir de l’homme, comme membre de la communauté, est de contribuer à la permanence, au progrès, à la défense de l’État. Le devoir de la femme, comme membre de la