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AVANT-PROPOS


La publication de cette traduction des Mornings in Florence n’a d’autre but que de contribuer à répandre, au delà des frontières de l’Angleterre, les idées de John Ruskin. Ce n’est ni la manifestation d’un caprice de dilettante, ni même l’effort d’une volonté isolée. Ce livre vient, à son heure, après la Couronne d’Olivier Sauvage et les Sept Lampes de l’Architecture, après la Bible d’Amiens, après les Pierres de Venise, après Sésame et le Lys, avant bien d’autres œuvres profondes et brillantes dont les titres mystérieux et charmants réjouiront bientôt nos oreilles françaises. Il ne révélera rien à personne ; tout au plus apportera-t-il à quelques-uns une satisfaction longtemps attendue. Sa publication ne surprendra pas, mais on s’étonnera peut-être qu’elle ait tant tardé.

Aujourd’hui, en effet, le public français, initié par le beau livre de M. de la Sizeranne : Ruskin et la Religion de la Beauté et par plusieurs études critiques récentes[1], familiarisé avec la pensée du maître par la lecture des œuvres dont la traduction lui a déjà été offerte, se trouve tout préparé pour accueillir, en connaissance de cause, ces Matins à Florence. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

À l’époque où Ruskin exerçait en Angleterre l’action la plus considérable, les études publiées par M. Milsand dans

  1. Les ouvrages de MM. Bardous et Brunhes, les articles de M. Proust (Mercure de France) reproduits dans sa préface à la Bible d’Amiens, et l’étude de M. A. Chevrillon publiée par la Revue des Deux Mondes.