Page:Ruskin - Les Pierres de Venise.djvu/160

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non baptisées et aux futurs convertis. On trouvait bon que, avant de recevoir le baptême, ils fussent amenés à contempler les grands faits de l’Ancien Testament : l’histoire de la chute de l’homme, de la vie des patriarches jusqu'à l’époque où fut donnée la loi de Moïse. L’ordre des sujets était à peu près le même que dans les églises du Nord ; ils s’arrêtaient systématiquement à la chute de la manne, pour bien marquer aux catéchumènes l’insuffisance de la loi de Moïse pour le salut : « Nos pères ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts » et pour diriger leurs pensées vers le véritable pain dont la manne était le symbole.

Quand, après le baptême, ils étaient autorisés à entrer dans l’église, ils voyaient tout d'abord une mosaïque du Christ sur son trône, ayant à ses côtés, dans l’attitude de l’adoration, la Vierge et saint Marc. Le Christ a sur ses genoux un livre sur lequel est écrit : « Je suis la porte, si un homme entre par Moi, il sera sauvé. » Sur l’encadrement du marbre rouge qui entoure la mosaïque, on lit : « Je suis la porte de la vie, que ceux qui sont à Moi entrent par Moi. » Au-dessus, sur la bande de marbre rouge qui forme la corniche de la partie ouest de l’église, on lit : « Considère ce qu’Il fut, de qui Il vint, à quel prix Il t’a créé et t’a donné toutes ces choses ». Ces paroles n’étaient pas uniquement destinées aux catéchumènes pénétrant pour la première fois dans l’église ; elles étaient lues par tous les fidèles pendant leur visite quotidienne et elles gravaient en eux le souvenir de leur entrée dans l'église spirituelle. La suite du livre qui était ouvert devant eux sur les murs de Saint-Marc, les incitait à considérer ce temple visible comme le symbole de l'invisible Église de Dieu.

C’est pourquoi la mosaïque du premier dôme — celui qui est au-dessus de la tête de ceux qui entrent par la