Page:Ruskin - Sésame et les lys.djvu/66

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tout ce pour quoi nous prions ». Il ne paraît jamais venir à l’esprit des parents qu’il puisse exister une éducation qui, par elle-même, soit un avancement dans la vie ; que toute autre que celle-là peut être un avancement dans la mort ; et que cette éducation essentielle peut être plus facilement acquise ou donnée qu’ils ne le supposent s’ils s’y prennent bien ; tandis qu’elle ne peut être acquise à aucun prix et par aucune faveur s’ils s’y prennent mal.

3. En réalité, parmi les idées aujourd’hui prévalentes et d’une puissance effective sur l’esprit de ce plus actif des pays, je crois que la première, au moins celle qui est avouée avec la plus grande franchise, et mise en avant comme le meilleur stimulant pour l’effort de la jeunesse est celle de « l’Avancement dans la vie ». Puis-je vous demander de considérer avec moi ce que cette idée contient, en fait, et ce qu’elle devrait contenir ?

En fait, à présent, « Avancement dans la vie » veut dire, se mettre en évidence dans la vie ; obtenir une position qui sera reconnue par les autres respectable et honorable[1]. Nous n’entendons pas par cet avancement, en général, le simple acquérir de l’argent, mais qu’on sache que nous en avons acquis ; non pas l’accomplissement d’aucune grande chose, mais qu’on voie que nous l’avons accomplie. En un mot nous cherchons la satisfaction de notre soif de l’applaudissement.

Cette soif, si elle est la dernière infirmité de nobles

  1. Cf. On the old Road, tome Ier, § 166 (note du Traducteur). Du reste Ruskin lui-même dans On the old Road renvoie à ce passage de Sésame et les Lys.