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Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/347

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au travail de ses ouvriers, — s’il est capable de leur donner quelque direction. Tout le reste, il le restituera à qui le lui donna. — À qui et comment ? direz-vous. À la terre, en engrais pour la refaire, et aux ouvriers, en objets d’art pour les affiner. Par exemple, il donnera à l’école du village quelques minéraux précieux ou des livres ou de beaux vases antiques, de ces lécythes, de ces œnochoés ou de ces petites tanagréennes qui pourraient beaucoup nous apprendre, ayant vécu si longtemps avec les morts.... Ces écoles seront tout ornées du haut jusqu’en bus d’images du plus grand art ou de spécimens des plus utiles réalités, car c’est surtout dans des salles mornes et vides que l’esprit vagabonde, comme un oiseau dans une cage sans perchoir.

L’enseignement imagé sera non seulement à l’école, mais partout. L’art pénétrera dans tous les coins et les recoins de la vie, car l’habit fait réellement le moine et « enseigner le goût, c’est inévitablement former le caractère ». Tout ce qu’on verra, dira quelque chose aux yeux d’abord, ensuite au cœur. Quand le voyageur entrera dans une ville inconnue, ce qui l’accueillera, ce ne sera point, comme aujourd’hui, de colossales réclames pour un marchand de chocolat ou de bicyclettes, mais quelque inscription comme celle qu’offrait