Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/348

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jadis la porte nord de Sienne à la vue du passant las et triste :

Cor magis tibi Sena pandit.

Et quand on s’adossera aux piliers d’une boutique où quelque poète — Roumanille ou William Morris — débitera des livres ou des chandeliers, on n’aura qu’à considérer ces piliers pour se rappeler quelque chose de digne de mémoire touchant les carrières de marbre ou de pierres d’Italie, ou de Grèce, ou d’Afrique, ou d’Espagne, — car toutes les maisons parleront, par leurs pierres choisies, comme des livres grands ouverts. — Les pièces de monnaie parleront, elles aussi, aux yeux par leur glyptique, au toucher par leur finesse, au cœur par leur loyauté. Il y aura des ducats, des demi-ducats en or, des florins et des centimes en argent. Les petites pièces seront percées de trous. Le ducat d’or portera d’un côté la figure de l’archange saint Michel, et de l’autre une branche de roses des Alpes. Au-dessous de cette branche les mots : Sit splendor. Sous le saint Michel : Fiat voluntas tua, autour de la pièce : Domini. Et la pièce sera non seulement « droite », mais d’un métal pur afin d’enseigner la pureté à la nation. L’État parlera ainsi de beauté aux multitudes par tous les moyens qui sont en son pouvoir : par les temples,