ou confirmé par le raisonnement. Ce qui compte, c’est l’expression d’une nouvelle façon de sentir à l’égard du monde et de la vie : façon de sentir grâce à laquelle notre vie peut acquérir des caractères nouveaux que nous, devons ardemment désirer. La valeur de cette œuvre, quelque considérable qu’elle soit, concerne la pratique et non la théorie. L’importance théorique qu’elle peut avoir ne se rapporte qu’à la nature humaine et non pas au monde dans sa généralité. Aussi, la philosophie scientifique, qui ne vise qu’à comprendre le monde, et non à améliorer directement la nature humaine, ne peut-elle faire entrer les idées morales en ligne de compte sans se détourner de ce respect des faits qui est l’essence du tempérament scientifique.
II
Lorsque l’on aura banni de la philosophie
scientifique les idées d’univers, et de bien et de
mal, on pourra se demander quels sont les
problèmes spécifiques qui occuperont le philosophe,
par opposition au savant.
Il serait difficile de donner à cette question une réponse précise ; mais on peut indiquer certaines caractéristiques qui distinguent le
