Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/14

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questions embarrassantes, et après nous être rendu compte de toutes les imprécisions et de la confusion qui sous-tendent nos idées ordinaires.

Dans la vie de tous les jours, nous tenons pour certaines beaucoup de choses qui s’avèrent, par un examen plus serré, si pleines de contradictions apparentes, que seule une longue réflexion nous permet de savoir en quoi consiste ce en quoi nous pouvons vraiment croire. Dans la recherche de la certitude, il est naturel de commencer par nos expériences présentes, et dans un certain sens, il ne fait aucun doute que la connaissance ne doive être dérivé d’elles. Mais toute affirmation sur la nature de ce que nos expériences immédiates nous font connaître est très probablement fausse. Il me semble que je suis actuellement assis dans une chaise, à une table d’une certaine forme, sur laquelle je vois des papiers manuscrits ou imprimés. En tournant la tête, je vois par la fenêtre des bâtiments, des nuages et le soleil. Je crois que le soleil est à environ quatre-vingt-treize millions de milles de la terre ; que c’est un globe chaud beaucoup de fois plus grand que la terre ; que, du fait de la rotation de la terre, il se lève chaque matin, et continuera de faire ainsi à l’avenir pendant un temps indéfini. Je crois que, si n’importe