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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/152

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les verbes tendent à exprimer des relations entre deux ou plusieurs choses. Ainsi, la négligence des prépositions et des verbes a conduit à la croyance que toute proposition peut être considérée comme attribuant une propriété à une seule chose, plutôt que comme exprimant une relation entre deux ou plusieurs choses. On a donc supposé qu’en fin de compte, il ne pouvait y avoir d’entités telles que des relations entre les choses. Par conséquent, soit il ne peut y avoir qu’une seule chose dans l’univers, soit, s’il y a plusieurs choses, elles ne peuvent en aucun cas interagir, puisque toute interaction serait une relation, et que les relations sont impossibles.

Le premier de ces points de vue, défendu par Spinoza et soutenu de nos jours par M. Bradley et de nombreux autres philosophes, est appelé monisme ; le second, défendu par Leibniz, mais peu répandu de nos jours, est appelé monadisme, parce que chacune des choses isolées est appelée monade. Ces deux philosophies opposées, aussi intéressantes soient-elles, résultent, à mon avis, d’une attention excessive portée à une sorte d’universaux, à savoir ceux représentés par les adjectifs et les substantifs