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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/193

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appeler des « faits », il ne contiendrait aucune vérité, au sens où les vérités sont des choses de la même nature que les faussetés. En effet, la vérité et la fausseté sont des propriétés des croyances et des énoncés : un monde de simple matière, puisqu’il ne contiendrait ni croyances ni énoncés, ne contiendrait pas non plus de vérité ou de fausseté.

(3) Mais, à l’encontre de ce que nous venons de dire, il faut observer que la vérité ou la fausseté d’une croyance dépend toujours de quelque chose qui se trouve en dehors de la croyance elle-même. Si je crois que Charles Ier est mort sur l’échafaud, ma croyance est vraie, non pas en raison d’une qualité intrinsèque, qui pourrait être découverte par un simple examen de la croyance, mais en raison d’un événement historique qui s’est produit il y a deux siècles et demi. Si je crois que Charles Ier est mort dans son lit, je crois faussement : aucun degré de vivacité dans ma croyance, ou de soin pour y parvenir, ne l’empêche d’être fausse, encore une fois à cause de ce qui s’est passé il y a longtemps, et non à cause d’une quelconque propriété intrinsèque de ma croyance. Ainsi, bien que la vérité et la fausseté soient des propriétés des croyances, ce sont